NB : Le rapport peut se consulter ici. Les auditions peuvent intégralement se consulter ici.
Après avoir rappelé que la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère avait été bien supérieure au cours de l’ère tertiaire à ce qu’elle est aujourd’hui, M. Jean-Marc JANCOVICI a souligné que la différence entre les deux situations venait de ce que la période actuelle est caractérisée par l’existence d’une augmentation très brutale de la concentration à l’échelle des temps géologiques ou même historiques
Il a rappelé l’existence des courbes réalisées par le GIEC avec les constantes de temps des diverses réponses à l’augmentation de l’effet de serre. Il a rappelé aussi qu’il était nécessaire de réfléchir beaucoup plus largement à ce qu’il est envisageable de faire face à cette situation, et éventuellement à ce qu’il n’est pas possible de faire, la limite entre les deux n’ayant cependant pas de réponse dans l’absolu.
Il s’est demandé si les choix à opérer étaient bien du seul ressort des hommes politiques et s’il serait possible de stabiliser la concentration de gaz à effet de serre au double de ce qu’elle est aujourd’hui. Il a souligné que cet objectif serait particulièrement difficile à atteindre avec le schéma de pensée actuel.
Pour autant la difficulté provient aussi du fait qu’aucun seuil de réchauffement ou de concentration de gaz à effet de serre n’a été vraiment identifié comme séparant le déclenchement d’une apocalypse d’une situation sans risques : nul ne peut affirmer qu’une augmentation de tant de degrés en telle année constituerait le tournant décisif de l’évolution en cours.
M. Jean-Marc JANCOVICI a communiqué quelques ordres de grandeur. Aujourd’hui, en moyenne, chaque habitant de la planète émet une tonne d’équivalent carbone par personne et par an tandis qu’un Américain en émet sept. En se fixant un ordre de grandeur de 500 kilos de tonne d’équivalent carbone d’émission de gaz à effet de serre par habitant et par an (cette quantité correspond à la limite à ne pas dépasser pour que la concentration atmosphérique cesse d’augmenter), cela supposerait qu’un Français divise son taux d’émission par quatre et un Allemand par six tandis qu’un Chinois ou un Indien se trouverait déjà sensiblement à ce niveau.
A travers cet exemple, M. Jean-Marc JANCOVICI a insisté sur la difficulté de la vulgarisation scientifique sur le problème de l’intensification de l’effet de serre. D’une manière générale, il a estimé que la presse grand public était mal armée pour effectuer de la vulgarisation scientifique et qu’il reviendrait peut-être à la puissance publique d’effectuer un effort pour que chacun se sente concerné et agisse au quotidien.
A ses yeux, il ne s’agit pas d’imposer un comportement, mais de sensibiliser aux côtés irréversibles des phénomènes climatiques, de commencer à appréhender les ordres de grandeur et à entrevoir qu’un changement radical du mode de vie pourrait être une solution.
Peut-être faudrait-il valoriser la vulgarisation au sein des laboratoires scientifiques car si le GIEC est parvenu à faire passer une grande partie de ses idées dans un cercle restreint, ses rapports risquent de sembler indigestes au grand public et il reste à trouver une manière de traduire le discours scientifique pour le plus large public. Est-ce la mission du Palais de la Découverte, de la Cité des Sciences ? Faudrait-il aller jusqu’à organiser des conférences de chercheurs dans les collèges, dans les lycées, et auprès des étudiants ? Enseigner l’histoire de l’environnement ou créer au sein de la Fondation Nicolas HULOT des bourses de recherche pour des étudiants ?
Toujours est-il que M. Jean-Marc JANCOVICI a jugé impérieux de trouver un langage commun, y compris à destination des politiques qui sont trop peu nombreux à se sentir concernés et généralement trop mal informés.
Il a souhaité que la classe politique en général trouve le temps de s’interroger sur le long terme, peut-être au moyen de la réhabilitation du Commissariat Général du Plan. Il a déploré que la plupart des hommes politiques croient que l’intensification de l’effet de serre est un problème à court terme auquel pourra être trouvée une solution le moment venu. Or, c’est le contraire. Il s’agit de très long terme et d’une problématique irréversible -ce qui est à rapprocher des décisions prises à propos du troisième aéroport parisien et de l’autoroute Bordeaux-Clermont-Ferrand, la priorité accordée à la lutte contre l’intensification de l’effet de serre supposant logiquement, par exemple, de renoncer à ces deux projets.
Par ailleurs, la question des émissions de gaz à effet de serre concerne également le parc d’habitat comme les routes qui sont des infrastructures d’une durée de vie longue, donc influant durablement sur le niveau de ces émissions.
M. Jean-Marc JANCOVICI a ensuite particulièrement insisté sur le fait que l’agriculture constitue la première source d’émission de gaz à effet de serre, notamment du fait des émissions de carbone liées à la production d’un gramme de viande. En effet, la production végétale est elle-même en grande partie destinée à la production de viande, notamment de boeuf, et la consommation de viande rouge par habitant a été multipliée par deux depuis le début du siècle.
Pour apprécier les émissions provenant de l’agriculture, il faut prendre en compte, non seulement les émissions de méthane, mais celles de protoxyde d’azote et de CO2 lié à l’utilisation d’énergie (engrais, tracteurs…). En fait, à un moment donné, il faut choisir entre diverses options plutôt incompatibles.
De plus, il est également à noter que, dans la nomenclature de l’INSEE, l’agriculture et la sylviculture sont agrégées, ce qui n’est pas pertinent quant aux émissions de gaz à effet de serre car l’agriculture est une source d’émission et la sylviculture un puits d’absorption. Agréger les deux revient à faire bénéficier les seules activités agricoles des absorptions des forêts, ce qui n’a pas de logique en soi mais masque une réalité.
Cependant, même les agronomes ne font pas vraiment apparaître ce phénomène et il serait souhaitable que des cours sur ces questions soient prévus, par exemple, à l’Institut National d’Agronomie.
M. Jean-Marc JANCOVICI a également souligné l’incompatibilité entre la lutte contre l’effet de serre et l’extension de la péri-urbanisation, qui entraîne la consommation de deux à trois fois plus d’énergie que les habitats situés en ville à surface égale ; à ce sujet, il a évoqué la nécessité de recourir à des compétences transversales pour étudier ce genre de phénomène. Or, d’après lui, aucun échelon opérationnel de synthèse n’existe en France actuellement.
Quant au rapport entre les émissions de gaz à effet de serre et le niveau des populations, M. Jean-Marc JANCOVICI s’est demandé s’il ne fallait pas poser le problème sous l’angle des ponctions opérées sur les ressources naturelles ; ce qui conduirait à constater que, contrairement aux apparences, ce sont les pays de l’OCDE et non ceux en voie de développement qui sont surpeuplés. Cet exemple montre d’ailleurs que l’économie ne peut pas être la clé des arbitrages dans la mesure où elle ne peut répondre aux questions politiques.
Abordant la question des émissions par secteur, il a souligné que le tiers des émissions concerne la consommation d’énergie tertiaire (le chauffage et les consommation d’éclairage, d’eau chaude… des logements et des locaux des entreprises), que les émissions directes des industries représentaient 20 % des émissions de gaz à effet de serre, et qu’il fallait faire attention à bien regarder les émissions globales et non seulement l’émission unitaire par produit fabriqué. Toutefois, ce chiffre de 20 % est trompeur dans la mesure où les émissions induites par l’industrie, dont les transports des produits fabriqués comme des matières premières, le chauffage, les déplacements domicile-travail et les déplacements professionnels doivent être réintégrées, auquel cas l’industrie apparaît comme étant à l’origine de 50 % de la consommation d’énergie, et vraisemblablement d’un pourcentage pas très éloigné des émissions de gaz à effet de serre.
A cet égard, il a indiqué qu’un décret était en préparation sur les indicateurs environnementaux des entreprises et qu’il faudrait inciter à un dispositif pour comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre par les entreprises et peut-être inclure ce dispositif dans les obligations de moyens à respecter dans le cadre de la norme ISO 14000. Il a fait remarquer que cette norme ne porte pas sur le niveau de pollution du site certifié mais simplement sur l’existence d’un objectif le concernant.
M. Jean-Marc JANCOVICI a surtout insisté sur les limites du modèle de développement actuel qui est adapté à un monde infini mais pas au monde réel, cette remarque procédant d’un raisonnement d’ingénieur et non d’idéologue. La croissance matérielle ne peut être sans fin ; l’effort à accomplir consiste à gérer sa limite. Telle serait la prise de conscience à opérer et qui constituerait une première.
A ce sujet, il a rappelé qu’à l’encontre des idées reçues, en dépit d’informations circulant en sens contraire, un Américain consomme quatre fois plus de charbon qu’un Chinois, et que les émissions des voitures particulières en France sont le triple des émissions des camions et des autobus.
Abordant une question de terminologie et de méthodologie, M. Jean-Marc JANCOVICI a souhaité que les prolongations tendancielles cessent de se voir qualifiées de « prévisions », car lorsqu’on parle de prévision, l’avenir semble déjà inscrit dans le présent et échapper par là-même à l’action de l’homme. Ce qui n’est pas le cas.
Au cours des dernières années, l’industrie a presque stabilisé ses émissions, y compris celles des biens qu’elle produit, tandis que les transports continuent de se développer fortement. Il a souligné qu’il paraissait difficile de concevoir une lutte efficace contre le changement climatique en conservant la mobilité actuelle. Par ailleurs, M. Jean-Marc JANCOVICI a souhaité souligner que le Danemark est le premier émetteur de gaz à effet de serre par habitant en Europe (et donc le plus gros pollueur d’Europe de l’environnement global), alors que la Suède, qui connaît des conditions climatiques voisines, est bien placée du point de vue des émissions de gaz à effet de serre grâce à son énergie hydraulique abondante et au nucléaire. Il faut donc se méfier des intentions affichées -les Danois sont réputés pour se déclarer soucieux de l’environnement- et regarder les faits et non les discours.
La Suisse, de son côté, est également très bien placée avec des centrales hydrauliques et nucléaires contribuant chacune pour moitié environ à la production d’électricité. De plus, elle offre un exemple de conjonction entre PIB par habitant élevé et émissions de gaz à effet de serre par habitant faibles. Elle doit probablement cette caractéristique, aussi, à un taux important d’utilisation de modes alternatifs à la voiture et à une économie fortement tertiarisée. De surcroît, son système référendaire lui permet de consulter l’ensemble des citoyens sur des sujets pris isolément, ce qui limite les possibilités de vouloir tout et son contraire avec le même bulletin de vote.
Abordant ensuite la question des alternatives énergétiques, M. Jean-Marc JANCOVICI a indiqué que la première option consistait prioritairement à consommer moins d’énergie. Il a noté que la division par deux ou par trois de l’énergie consommée par Français n’imposait pas de revenir à l’âge de pierre, mais simplement au niveau de consommation énergétique, des années 60. De plus, il a estimé que la sobriété énergétique impose l’amélioration de la technologie, ce qui ne saurait être mauvais pour l’économie, même si cela n’est pas obligatoirement bénéfique pour les acteurs actuellement dominants dans le domaine économique. Il a reconnu que les remises en cause sont d’autant plus difficiles à opérer que les acteurs raisonnent uniquement à partir de l’équilibre actuel alors que toute mutation entraîne des gagnants et des perdants. Mais, à ses yeux, le but poursuivi, à savoir permettre à l’homme de continuer à vivre en tant qu’espèce dominante sur la planète vaut bien quelques changements dans « l’économie » de tel ou tel pays.
A ce propos, il a critiqué les évaluations présentées dans différents cercles concernant le coût économique de la lutte contre l’effet de serre, les calculs effectués étant souvent dénués de sens sans rappels des hypothèses et n’ayant, en tout état de cause, aucune valeur normative.
Interrogé par ailleurs sur les récentes difficultés du transport aérien, notamment celles de la Compagnie aérienne SWISSAIR dans la mesure où ce secteur n’est pas sans influence sur l’effet de serre, M. Jean-Marc JANCOVICI a estimé qu’il s’agissait là d’un épiphénomène dans la mesure où l’activité de cette compagnie serait reprise par d’autres et que ces difficultés ne traduisent en fait aucune remise en cause du bien absolu que semble constituer, aux yeux de la plupart des contemporains, la croissance du transport aérien.
Revenant sur les énergies alternatives, il a précisé qu’aucune solution ne se dégagerait si les Français ne changeaient rien à leurs habitudes et que la solution ne consistait sûrement pas à voir l’ensemble de la planète vivre comme des Européens d’aujourd’hui ; un tel scénario ne pouvant qu’engendrer des catastrophes bien supérieures à celles évoquées dans les plus sombres prévisions du GIEC. A l’inverse, il a estimé que si les pays développés donnaient l’exemple des économies d’énergie, cela serait de nature à convaincre les autres pays de ne pas imiter l’exemple du gaspillage. L’économie toute entière pourrait se mettre au service du « moins d’énergie », le nucléaire et le solaire devant être développés en priorité.
Au passage, M. Jean-Marc JANCOVICI a considéré que l’énergie éolienne n’offrait aucune marge de manoeuvre significative, que le Danemark qui avait mis l’accent sur celle-ci n’en tirait que 2 % de sa consommation, que cette énergie présentait le défaut majeur d’être irrégulière et donc ne constituait qu’une solution très limitée. De plus, le développement de l’éolien oblige concomitamment à posséder davantage de centrales à combustibles fossiles (ou des barrages, mais le potentiel est réduit pour ces derniers) pour régulariser le flux d’énergie intermittent provenant de l’éolien. En somme, l’installation de quelques éoliennes ici ou là donne bonne conscience à peu de frais aux pays concernés. Toutefois, ces éoliennes pourraient peut-être servir à fabriquer de l’hydrogène en des endroits reculés (Kerguélen…), sous réserve que les rendements de filière (non étudiés) soient acceptables.
A l’inverse, l’énergie solaire pourrait être très intéressante dans de nombreux pays car l’énergie solaire thermique est dès aujourd’hui rentable pour la collectivité ; elle a, de plus, le mérite de créer des emplois dans le pays où elle est utilisée alors que l’énergie tirée du pétrole ou du gaz crée des emplois en Arabie, en Algérie ou en Norvège mais peu en France. En outre, il serait possible de développer au plan individuel le recours à des panneaux solaires thermiques. Leur installation pourrait créer des emplois dans le secteur de la plomberie, même si cela doit se faire au détriment des emplois des grandes firmes pétrolières.
Pour l’instant, le solaire nécessite un gros investissement au départ avant de devenir un vrai projet industriel. Cette énergie solaire thermique intéressant aussi les pays nordiques est possible à stocker. Il faudrait encourager son développement par des incitations fiscales ou des primes à distribuer, ce qui serait justifié, M. Jean-Marc JANCOVICI estimant à 15 % les économies d’énergie qui pourraient en résulter pour la France.
Après avoir souligné une nouvelle fois que les économies d’énergie devraient constituer la première priorité d’action, M. Jean-Marc JANCOVICI a considéré que le nucléaire est une énergie très intéressante et supposant de passer dès que possible au stade de la surgénération. Il a noté au passage qu’il serait peut-être judicieux de stocker de l’uranium dès aujourd’hui avant un nouveau choc pétrolier et que l’extension du nucléaire à l’échelle mondiale demeure impossible sur le long terme en l’absence de surgénération.
A propos des dangers de l’énergie nucléaire, il a cité l’Organisation Mondiale de la Santé et les Nations Unies, qui établissent toutes deux le bilan de Tchernobyl à 50 morts environ tout en relevant que l’un des effets décelables de la catastrophe fut de causer environ 2.000 cancers de la thyroïde qui, heureusement, se soignent très bien.
Il a relevé que l’énergie nucléaire a été diabolisée ce qui se comprenait dans un certain contexte historique, mais aujourd’hui, alors que la diminution des émissions de gaz à effet de serre est recherchée, le nucléaire demeure une bonne solution pour la France.
Enfin, à propos de la biomasse brute, M. Jean-Marc JANCOVICI a jugé que celle-ci pouvait être utilisée utilement pour un chauffage local, mais moins pour une utilisation loin de son lieu de production, le bois étant fort coûteux à transporter.
En tant que source de carburant, la biomasse ne présente aucun intérêt puisque dans 1 litre de biocarburant, il y a environ 90 cl (voire plus d’un litre !) de pétrole.
Le rendement net des biocarburants est donc d’environ 10 % de l’énergie brute produite. Leurs sous-produits sont difficiles à valoriser et pour aider la réflexion, l’ordre de grandeur suivant peut être évoqué : si le pétrole était remplacé par de l’éthanol, il faudrait, pour obtenir la même quantité d’énergie que celle actuellement fournie par le pétrole, mettre en culture pour la production de biocarburants environ quatre fois le territoire métropolitain…
Quant à l’urbanisme, concilier sobriété énergétique et mégalopole apparaît impossible. Il faudrait, certes, des villes nombreuses et denses, mais très réparties sur le territoire.
Au sujet de l’automobile, M. Jean-Marc JANCOVICI a jugé impossible de conserver un parc de 30 millions d’automobiles en France à l’échéance de quelques décennies. Il a ensuite critiqué le recours aux gaz fluorés dans la climatisation des véhicules car ce sont de très puissants gaz à effet de serre. De plus, la mise en marche de la climatisation entraîne la consommation de 20 à 30 % de carburant supplémentaire. Là aussi un ordre de grandeur est évocateur. La transformation de l’ensemble du parc automobile en voitures électriques supposerait de multiplier par deux, environ, la consommation électrique française (en fait il ne faudrait pas tout à fait doubler le parc de centrales, parce que celles-ci ne tournent pas à plein régime actuellement. Il y a donc une vraie marge de manoeuvre à développer un peu le véhicule électrique pour récupérer l’électricité des heures creuses ou permettant de faire tourner les centrales nucléaires à plein régime).
Au sujet de la filière hydrogène, la question d’un procédé permettant d’en produire sans recourir aux combustibles fossiles demeure posée. En partant de combustibles fossiles, obtenir une tonne d’équivalent pétrole d’hydrogène produit davantage de gaz à effet de serre que brûler directement une tonne de pétrole (ou d’essence). En conséquence, l’utilisation de l’hydrogène produit de cette manière serait pire pour les émissions de gaz à effet de serre que la consommation d’essence par les voitures, malgré les rendements un peu meilleurs des piles par rapport au moteur à explosion.
M. Jean-Marc JANCOVICI a considéré que dans le monde de demain, l’énergie primaire devrait être très largement électrique, que le nucléaire d’avenir utiliserait plutôt du thorium que de l’uranium et les techniques de surgénération. En effet, le nucléaire sans surgénération n’est pas une énergie durable mais bien une énergie fossile comme les autres alors que la surgénération permet de multiplier les ressources par plusieurs centaines.
A cet égard, il a rappelé les critiques souvent adressées aux coûts de la recherche nucléaire, en relevant qu’il importe de comparer ceux-ci au budget exploration des compagnies pétrolières qui représente deux fois le budget de recherche du nucléaire civil à consommation comparable. En fait, le nucléaire est une brique indispensable de l’approvisionnement énergétique de demain, ce qui n’est pas antagoniste avec le développement très significatif de certaines énergies renouvelables (mais toutes ne sont pas équivalentes) et surtout d’ambitieuses économies d’énergie. Une partie de la réponse qui a suivi le premier choc pétrolier (nucléaire et économies d’énergie) n’a pas cessé d’être d’actualité.
En fin d’entretien, M. Jean-Marc JANCOVICI a considéré que la société de loisirs demeurerait une société de mobilité aussi longtemps que l’énergie serait abondante et les conséquences de son utilisation massive peu visibles. Il a estimé que cette société vivait trop dans l’instant, dans l’impatience, chacun voulant obtenir tout, tout de suite, et que cela n’aide pas à préparer l’avenir.