En 1998, selon l’inventaire réalisé par le CITEPA, la première source de gaz à effet de serre était de très loin….l’agriculture (cf. ci-dessous).
Emissions de gaz à effet de serre en France, par secteur, en millions de tonnes équivalent carbone (tous les gaz du protocole de Kyoto).
Source : Institut Français de l’Environnement, d’après CITEPA.
Cela est du au fait que les gaz à effet de serre ne se résument pas au seul gaz carbonique, et que pour les autres gaz (méthane et protoxyde d’azote) l’agriculture est de très loin le premier poste d’émissions. En outre cette particularité est aussi pour partie le résultat de la faiblesse du poste « énergie », qui désigne les émissions directes des centrales électriques et des raffineries. Si nous avions la même manière de produire l’électricité que l’Allemagne ou les USA, voici ce que donnerait probablement notre classement :
Emissions fictives par secteur, en millions de tonnes équivalent carbone, si nous avions la même manière de produire l’électricité que l’Allemagne ou les USA.
Le reste des considérations ci-dessous changerait alors peut-être un peu ! Cela étant, le premier graphique ci-dessus montre que :
- les camions ne font en gros qu’un tiers des émissions des voitures particulières,
- les ménages font plus d’émissions à travers le chauffage des habitations qu’en conduisant,
- et surtout qu’ils en font plus en mangeant qu’en conduisant !!
Cela étant, sur la base des évolutions constatées de 1990 à 1998, on peut s’amuser à faire une prolongation tendancielle sur 20 ans (attention ! une prolongation tendancielle n’est pas une prévision).
Contributions additionnelles des diverses sources à 20 ans en prolongeant les taux d’évolution constatés de 1990 à 1998.
Source pour les émissions et les taux d’augmentation de 1990 à 1998 : CITEPA – Institut Français de l’Environnement
On constate alors que les deux premiers postes d’augmentation des émissions, sur cette base, sont :
- la voiture particulière (à gauche)
- les camions (poste « services de transport », avant dernier sur la droite).
Notons toutefois que ces prolongations tendancielles sont plus ou moins légitimes selon les secteurs. En particulier, la libéralisation des marchés de l’électricité pourrait très fortement réorienter la production française vers le gaz en remplacement du nucléaire (ce qui serait plutôt une mauvaise chose du point de vue des émissions de gaz à effet de serre, outre que le gaz n’est pas renouvelable), avec comme conséquence une forte accélération de la croissance des émissions dans le secteur de l’énergie et une part nettement plus importante de cette source dans les augmentations à venir.
Il n’est reste pas moins que les « efforts » concernant les transports sont parfaitement justifiés au regard de la croissance rapide des émissions, mais il ne faut pas perdre de vue que cela sera hélas très loin d’être suffisant si l’on veut lutter efficacement contre les émissions de gaz à effet de serre.