JANCOVICI Jean-Marc, LE TREUT Hervé, L’effet de serre, Allons-nous changer le climat ?, éditions Champs Flammarion, 2004
(217 pages, 9.2€)
Commentaire
« L’Effet de serre », co-rédigé par Hervé Le Treut et votre serviteur, a été publié aux éditions Flammarion (collection Dominos) en octobre 2001, et a été réédité dans la collection Champs en février 2004. Disposer de ce monument de littérature coûte désormais la considérable somme de 8 Euros, et je vous propose, pour vous aider à vous défaire de cette considérable somme, d’en lire l’introduction et des critiques parues dans la presse.
Introduction
Depuis quelques années, la perspective d’un dérèglement climatique cristallise de plus en de craintes. La canicule qui a affecté l’Europe pendant l’été 2003, avec son cortège d’effets, dramatiques ou mineurs, a probablement constitué un nouveau seuil dans la prise de conscience collective, et ce jusque dans la communauté scientifique. Pourtant, les travaux publiés depuis plusieurs années sont clairs : selon la très grande majorité des chercheurs, la croissance des gaz à effet de serre dans l´atmosphère rend inéluctable un réchauffement global de la planète. Réchauffement qui est appelé à se manifester notamment par des crises climatiques, d’abord sporadiques, puis de ples en plus fréquentes.
Si certains effets à venir demeurent par nature imprévisibles, ou tout au moins très difficilement prévisibles, d’autres sont déjà bien évalués. Ainsi, diverses publications scientifiques ont mis en évidence le risque de surmortalité due à des épisodes caniculaires en Europe, la surmortalité étant l’une des conséquences les plus directes d’une brusque augmentation des températures. Comment se fait-il alors que la surprise ait semblé si grande dans notre pays ? Ces vagues de chaleur successives relevaient bel et bien du possible, quelles que soient leurs causes – la notion même de cause est ambiguë s´agissant d´un évènement météorologique ponctuel. Pourquoi la parole des scientifiques et des experts n’a-t-elle pas mieux porté jusqu’à présent ? La complexité des évolutions en cours, la multiplicité des enjeux et dess intérêts troublent sand doute l’appréhension du problème et sa communication.
Depuis le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992, un effort international s’est engagé en faveur de la préservation de notre environnement, avec notamment la mise en place de la Convention Climat (de 1992 à 1994), et la définition d´objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre par le protocole de Kyoto (1997). Les débats sur sa ratification, loin d’être achevés, ne représentent au contraire que les premières étapes de négociations sont les difficultés sont à la mesure de l’importance et de la nécessité. Tout montre en effet que si des changements sont désormais inéluctables, il est encore possible d’en atténuer – ou, hélas, d’en augmenter – la vitesse et l’intensité, à travers les choix de développement que nous faisons dès maintenant.
Mais, dès qu´on discute des mesures concrètes à prendre, les certitudes scientifiques, qui permettent de donner l´alerte et de définir un cadre global d’intervention, ne suffisent plus pour répondre à des questions plus précises. A quel niveau doit-on limiter nos émissions ? Jusqu’où un changement climatique est-il « acceptable » ? Quel peut être son coût, humain et financier ? Comment peut-on comparer les impacts respectifs des activités qui contribuent à la « pollution climatique » (l’élevage ou les transports, par exemple) ? Comment apprécier et comparer les différentes formes d’action, individuelle ou collective, qui s’offrent à nous ?
Si la science et les scientifiques ont une part importante à tenir dans le débat, les décisions à prendre concernent l’ensemble de la société. L’augmentation de l’effet de serre remet en cause des schémas de croissance, de consommation, et peut accentuer les déséquilibres entre pays du Nord et pays du Sud : c’est donc un enjeu qui dépasse la science, où l’expertise scientifique ne peut se substituer aux choix politiques et citoyens. L’évolution potentielle du climat pose la question du comportement que nous devons adopter face au risque, celle des décisions à prendre, qui sont souvent de nature éthique, sentimentale autant que politique (quel « prix » accordons nous à la préservation d’un paysage et à la joie de vivre qu’il peut procurer ? aux éventuels risques sanitaires ? au fait d’avoir une voiture par adulte ?) et vont donc bien au-delà d’un arbitrage purement technique.
Depuis longtemps, l’environnement de notre planète est l’objet d’inquiétudes, mais jamais sans doute il n’a suscité une réflexion de cette ampleur. Le rôle de la science est à la fois d’alerter, ce qui oblige à une prise de position forte, et d´éclairer le débat, sans jamais toutefois le confisquer. Pour associer chaque citoyen à la discussion, les scientifiques doivent au contraire rendre compte le plus clairement possible des progrès réguliers des connaissances, mais aussi de l’incapacité dans laquelle ils se trouvent à tout prévoir dans le détail. Dans ce contexte, il n’est pas toujours facile de tracer la limite, pourtaant nécessaire, entre le diagnostic scientifique, le plus objectif possible, et le désir militant de convaincre à tout prix.
Pour permettre à l’ensemble de la société de s’emparer du problème, tout en évitant malentendus et faux débats, le meilleur remède est celui du partage le plus large de l’information disponible. Ce livre, à sa mesure, n´a pas d´autre ambition que d’y contribuer : les auteurs ont essayé de rendre accessibles au plus grand nombre les principales composantes du dossier scientifique et technique, afin que chacun puisse se forger, de manière éclairée, son avis sur la conduite à tenir pour le présent et l’avenir.
Quelques critiques de la presse
Météorologie Maritime, trimestriel, mars 2002 (anonyme)
Après avoir exposé les mécanismes du climat et les modifications du cycle énergétique de notre planète qui résultent activités humaines, les auteurs présentent les résultats les plus récents en matière de prévision du climat du futur, lls montrent ensuite que les nécessaires décisions à prendre pour éviter une perturbation trop grave du climat impliquent une remise en question de nos modes de vie et de production. Les marges de manœuvre existent. Encore faut-il que chaque citoyen dispose de l’information nécessaire. Cette excellente synthèse sur le changement climatique y contribuera.
Bruxelles en Mouvement (revue de l’association « Inter Environnement Bruxelles), bimensuel, 28 mars 2002 (Philippe Cornélis)
Le doute n’est plus permis : le réchauffement climatique est un des enjeux environnementaux majeurs de ce XXIe siècle. Aux conférences scientifiques succèdent les sommets politiques, aux articles alarmants les déclarations rassurantes, aux informations cohérentes les contre-vérités navrantes.
L’effet de serre, petit ouvrage d’une pages, s’attache d’abord à rendre le dossier accessible sur le plan scientifique, grâce à une structure cohérente et une présentation claire : comment fonctionne le climat, qui le perturbe et comment, quelles sont les certitudes et les craintes pour l’avenir ? Les moyens envisagés au niveau international pour réduire l’ampleur du réchauffement à venir sont décrits et critiqués, avec une objectivité qui n’empêche pas les prises de positions (dont certaines, sur la question nucléaire entre autres, que nous ne partageons pas forcément).
Mais l’un des aspects les plus intéressants de l’ouvrage est sans doute le recours fréquent à des exemples originaux, permettant de rendre beaucoup plus «concrète» la problématique .des émissions de gaz à effet de serre. Un exemple ? D’après les calculs des auteurs, nous n’avons pas droit à plus de 500 kg d’équivalent-carbone par an et par personne si nous voulons stabiliser l’impact que nous aurons sur le climat : par exemple, un aller-retour Paris.New-York suffit pour atteindre ce plafond, tout comme l’utilisation de 2 tonnes de béton (la construction d’une maison moderne de 100 m2 en nécessite 17), ou d’un véhicule 4×4 en zone urbaine pendant 2 mois. Juste de quoi se rendre compte que, comme le disent les auteurs, « Une action efficace sur les changements climatiques ne peut en aucun cas résulter de quelques corrections à la marge, dans un monde globalement inchangé« …
La Jaune et La Rouge (revue des anciens élèves de l’Ecole Polytechnique), mensuel, mars 2002 (Gérard Mégie, président du CNRS)
Le débat sur l’éventualité d’un changement climatique lié à l’effet de serre additionnel induit depuis le début du XXè siècle par les activités humaines conceme aujourd’hui chacun d’entre nous. Il importe donc que tout citoyen puisse apprécier les tenants et aboutissants d’un problème d’environnement qui met directement en cause les grands équilibres de notre planète à l’échéance des prochaines décennies. Problème complexe par le fait qu’il met en jeu l’ensemble des processus qui régissent et couplent entre eux les différents compartiments de l’environnement terrestre – océan, atmosphère, biosphère. Et qu’il trouve son origine dans nos modes de production d’énergie fondés sur l’utilisation sans contrainte d’une énergie fossile (carbone, pétrole, gaz) que la Terre a mis des millions d’années à produire, et dans la mise en oeuvre d’une agriculture productiviste fondée sur la culture intensive et l’élevage.
D’où l’ampleur des incertitudes liées à cette double complexité, aussi bien sur notre compréhension du fonctionnement du système climatique que sur l’élaboration des scénarios du futur ou l’appréciation des impacts et la mise en perspective des différents types de risques auxquels nous devrons faire face. Comment, face à cette complexité, définir des stratégies permettant une prise en compte de cette évolution non contrôlée de la Terre, et ce alors même que les changements induits dans notre environnement viennent se superposer aux défis que posent l’état de pauvreté, la mauvaise santé et la malnutrition d’une large part de l’humanité ? Comment procéder au nécessaire développement des pays du Sud, alors même que nos propres modes de développement sont incompatibles avec un développement durable de la planète ?
L’ouvrage d’Hervé Le Treut et de jean-Marc Jancovici s’efforce avec succès d’aborder l’ensemble des problématiques du changement climatique. Exercice difficile puisqu’il suppose de maîtriser des domaines aussi différents que les sciences de l’environnement et du climat, les aspects techniques et économiques de la production d’énergie et les problèmes de développement. C’est donc tout le mérite des auteurs d’avoir su mettre à la portée du grand public ces différents aspects du problème en commençant par le fonctionnement de Îa machine climatique, dont ils montrent avec pertinence qu’il répond à un équilibre dynamique soumis, à l’échelle des temps géologiques, aux modes naturels d’évolution de la planète Terre alors qu’aujourd’hui la nature des changements induits par l’homme dans l’environnement planétaire, leur intensité, à la fois amplitude et rapidité, sont sans précédent dans l’histoire de l’humanité, et probablement dans toute l’histoire de la Terre.
Dans une seconde partie dédiée à l’analyse de l’effet des activités humaines, Hervé Le Treut et Jean-Marc Jancovici mettent en évidence aussi bien les acquis scientifiques que les incertitudes encore nombreuses dans notre capacité à prévoir l’évolution du climat. Ils remplissent ainsi le double devoir de responsabilité et d’alerte qui incombe aux scientifiques. C’est pourtant dans ce contexte d’incertitude qu’il nous faut aujourd’hui prendre des décisions lourdes de conséquences pour les générations futures en se fondant sur l’outil encore imparfait qu’est la modélisation.
Les auteurs en montrent à la fois les limites et tout l’intérêt pour autant que nous admettions que notre futur ne peut être envisagé que de façon statistique et non déterministe. De plus, les incertitudes ne viennent pas seulement de notre compréhension imparfaite du fonctionnement de la planète et de la difficulté inhérente à prendre en compte l’ensemble des processus qui la régissent, mais aussi de notre plus ou moins grande volonté à faire évoluer nos comportements en matière d’utilisation de l’énergie, de choix de nos modes de transport, ou de développement de notre agriculture.
Quoi que nous fassions aujourd’hui le XXIè siècle sera un siècle de rupture, et nous ne pourrons vraisemblablement pas éviter d’avoir à nous adapter à un changement climatique. Mais, de notre capacité à anticiper sur des effets, dont les auteurs nous montrent toute la difficulté que nous rencontrons à en évaluer la portée, qu’il s’agisse des modifications des écosystèmes, de l’élévation du niveau des mers, des ressources en eau ou de la santé, dépend pour une large part le devenir de notre planète, et donc celui des générations futures.
C’est ce concept du développement durable qui est mis en avant dans la dernière partie de l’ouvrage par l’analyse des responsabilités actuelles dans les émissions de gaz à effet de serre et des marges de manoeuvre dont nous pouvons disposer. Travail des experts, prise de conscience des politiques, clivages entre pays du Nord et du Sud, négociations internationales, Hervé Le Treut et Jean-Marc Jancovici nous montrent que nous sommes tous concemés par un problème dont la solution implique un changement décisif dans nos modes de vie, de production et de consommation. En éclairant les différents aspects d’un débat difficile dans un ouvrage facile d’accès, Hervé Le Treut et Jean-Marc Jancovici contribuent à la nécessaire pnse de conscience du citoyen et ouvrent ainsi un espace de réflexion politique, au sens noble du terme, car tel est bien l’enjeu de ce problème planétaire.
Sciences et Avenir, mensuel, février 2002 (anonyme)
Incroyable tout ce que l’on trouvera dans la petite centaine de pages de ce livre sur des sujets aussi complexes que le climat et l’effet de serre. Au sommaire : les rudiments indispensables pour comprendre la machinerie climatique, un grand nombre de tableaux, la problématique des gaz à effet de serre et même un glossaire.
En bonus : des calculs rarement présentés de ce que l’on appelle les « bilans carbone », c’est-à-dire ce qu’émettent réellement les différentes activités humaines en termes de gaz à effet de serre. Par exemple, manger du veau « coûte » près de dix fois plus de carbone que manger du poulet. Du coup, le lecteur se sent un peu plus concerné par la lutte contre le réchauffement climatique.
Mais pour les auteurs, il n’y a pas de solution miracle : réduire les émissions de gaz à effet de serre dans des proportions importantes passera par des changements profonds de nos modes de vie.
Revue de l’Energie, janvier 2002 (Jean-Marie Martin)
Le climat de notre planète ne sera sauvé que par l’effort de tous, en commençant par ceux qui ont le plus contribué à sa dégradation parce qu’ils ont réduit les ambitions des sociétés industrielles à la vitesse et à l’abondance matérielle. Mais comment en convaincre le plus grand nombre, lorsque le sujet reste d’une extrême complexité, même pour les spécialistes, et que de nombreux lobbies sont passés maitres dans l’art de la désinformation ? Les deux auteurs ont réuni leurs compétences, qui sont grandes, pour relever le défi.
En quatre chapitres, courts mais denses, ils expliquent ce qu’est le climat de notre planète et sa régulation, le début de son changement sous l’effet de la croissance « d’une rapidité sans précédent » des gaz à effet de serre (GES), les enseignements des modèles de simulation numérique relatifs au réchauffement global et aux risques qui en découlent pour les diverses régions du monde. Bons scientifiques, les auteurs ne cachent ni les limites de leurs instruments ni les incertitudes restantes, mais ils afirment que le réchauffement a bien commencé et que son danger tient surtout à une vitesse qui dépasse les rythmes d’adaptation des systèmes naturels.
Dés lors que faire ? Trois autres chapitres rappellent d’où viennent les gaz à effet de serre et ce que sont les marges de manoeuvre : développement des puits de carbone par la végétation, utilisations plus efficaces de l’énergie, réorientation des parcs électriques vers des sources primaires non carbonées (nucléaire et renouvelables), hypothétiques stockages, injection ou dissolution du CO2. Aucune cependant ne suffira à revenir sous la barre des 3 Gt de carbone émis annuellement, indispensable pour une stabilisation à 450 ppmv avec laquelle le réchauffement global serait encore supérieur à 1°C. Tout ce qui dans notre mode de vie contribue le plus au dérèglement climatique (manger de la viande rouge, circuler en 4 x 4, climatiser sa maison l’été, se déplacer en avion pour ses vacances…) devra être reconsidéré en une génération au plus.
Préparer un changement de cette ampleur commence aujourd’hui à l’école. Nos gouvernants seraient donc bien avisés de recommander à tous les établissements scolaires l’ouvrage d’Hervé Le Treut et Jean-Marc Jancovici : en dépit de quelques imperfections (néfligence de la biornasse, opposition économie/société trop rapide), i1 est une remarquable contribution à la compréhension de l’un des grands enjeux du 21ème siècle.
Ciel et Espace, mensuel, janvier 2002 (Azar Khalatbari)
Pour tout savoir sur les raisons et les conséquences du réchauffement climatique actuel, voici un ouvrage court et précis, bourré d’informations et de schémas, rédigé par deux spécialistes incontestés du domaine. A méditer particulièrement : les scénarios climatiques susceptibles de voir le jour en fonction de notre comportement d’aujourd’hui.
Le Monde (Le Monde des Livres), 11 janvier 2002 (Hervé Kempf)
Etant donné l’importance du problème du changement climatique, il est assez curieux que l’on ne trouve pas aisément de synthèse claire du sujet : l’ouvrage, petit mais dense, d’Hervé Le Treut et Jean-Marc Jancovici vient avec brio combler ce manque. Les deux auteurs sont des spécialistes de première qualité – le premier est un modélisateur notoire, l’autre un polytechnicien indépendant – qui savent vulgariser sans déformer. La première partie de l’ouvrage explique les bases du phénomène climatique à l’oeuvre, sans en cacher les incertitudes, par exemple sur le rôle des nuages dans l’effet de serre, tandis que la deuxième partie présente ses implications économiques et politiques. Les auteurs pensent que prévenir les risques majeurs liés au changement climatique exige « que nous développions une société » sobre « en réduisant notre consommation matérielle ».
Découverte (mensuel du Palais de la Découverte), janvier 2002 (Michèle Chouchan)
Cet autre titre de la collection, qui porte sur un phénomène climatique ayant donné lieu à une abondante littérature, proposé par deux spécialistes des effets de l’activité humaine sur l’environnement et notamment par la modélisation des systèmes climatiques, apporte les plus récentes informations sur le sujet. Démêler et comprendre les données actuelles est une tâche peu simple pour un public curieux mais subissant des informations contradictoires. L’objectif de ce petit traité est justement de donner les éléments pour que « chacun puisse se forger son propre avis sur la question », et adopter un comportement personnel cohérent avec cette volonté de développement durable dont chacun prétend se réclamer.
Alternatives Economiques, janvier 2002 (Guillaume Duval)
Pour ceux qui veulent à la fois comprendre le phénomène de l’effet de serre dans sa complexité (qui n’est pas mince) et ce qu’on peut faire (mais aussi ce qu’on ne peut pas faire), ce petit ouvrage constituera une introduction idéale. Rédigé par deux experts, il présente en effet les données du problème de façon précise et complète, mais également pédagogique et claire (avec nombre de graphiques). Les solutions sont passées en revue, ainsi que la complexité à la fois technique, économique et sociale de leur mise en oeuvre éventuelle. Sans tomber dans le piège du simplisme, qui reste souvent de mise sur ces questions.
Ca m’intéresse, mensuel, janvier 2002 (anonyme)
Un bilan précis et documenté rédigé par deux spécialistes du climat qui n’occultent nullement les incertitudes scientifiques sur le sujet.
L’Est Républicain, quotidien, 9 décembre 2001 (anonyme)
« Allons-nous changer de climat ? ». La question court aujourd’hui sur toutes les lèvres, dans tous les esprits. « L’effet de serre » (Flammarion) apporte de multiples éléments de réponse, sous la plume de spécialistes de la climatologie et des solutions alternatives.
Sciences Frontières, mensuel, Décembre 2001 (anonyme)
Le monde va changer de climat quoi qu’il arrive, cependant l’homme a encore les moyens de jouer sur l’amplitude de ce bouleversement, en termes d’améliorations, comme de dommages, tel est le message que souhaitent faire passer Hervé le Treut, directeur de recherche au CNRS, directeur adjoint du Laboratoire de météorologie dynamique et responsable du pôle modélisation de l’Institut Pierre Simon Laplace et JeanMarc Jancovici, ingénieur conseil indépendant. L’Effet de Serre : allons-nous changer de climat ? trie parmi les causes du réchauffement climatique, la part imputable à l’homme et la façon dont elle fluctue selon les pays ou les modes de vie.
L’ouvrage démontre qu’au-delà des avertissements 100 fois répétés des scientifiques, les hommes politiques ont un rôle essentiel à jouer, des décisions cruciales à prendre. Car certaines équations font froid dans le dos : les auteurs expliquent par exemple que si tous les habitants du monde disposaient de la même quantité d’énergie, – calculée sur un total qui n’occasionnerait un réchauffement annuel qu’à peine supérieur à 1 °C – , compte tenu des technologies actuelles elle serait épuisée par un aller – retour Paris New York ou encore par l’utilisation d’une petite voiture pendant 6 mois en zone urbaine. Jusqu’où les changements climatiques sont-ils supportables ?
Nous ferons l’expérience en grandeur nature si nos habitudes et comportements ne changent pas, c’est aujourd’hui certain.
L’Humanité, quotidien, 26 octobre 2001 (anonyme)
Hervé Le Treut et Jean-Marc Jancovici figurent parmi les spécialistes français de climatologie. Sachant que l’humanité ne pourra plus éviter la survenue d’un changement climatique qu’elle a provoqué, les deux auteurs s’efforcent d’explorer les marges de manœuvre permettant aux peuples d’influer sur les évolutions en cours et d’échapper aux conséquences les plus graves.
La Quinzaine Européenne, bimensuel, 5 novembre 2001 (Marie-Martine Buckens)
Le climat inspire à nouveau les scientifiques. lls sont légion ces derniers temps à prendre la plume pour expliquer, tantôt l’inanité des débats sur le réchauffement climatique, tantôt la gravité des phénomènes en cours. La parution de ces livres coïncide avec l’ouverture à Marrakech de la « ministérielle » qui devrait, sauf erreur de parcours, décider la mise en oeuvre du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Un protocole qui, depuis la défection des Etats-Unis, ravive les controverses sur l’origine des dérèglements climatiques.
Depuis le début de l’ère industrielle, la température au sol a augmenté de 0,6 à 0,9 degré, indiquent Hervé LeTreut et Jean-Marc Jancovici, respectivement climatologue et ingénieur conseil. Cet indice, de même que l’amincissement de la banquise et la montée du niveau des mers, corroborent l’existence d’un réchauffement. Mais comment l’interpréter? Est-il essentiellement imputable à l’action de l’homme ? « Avant la Seconde guerre mondiale, le réchauffement n’était certainement pas le résultat des variations de l’effet de serre, trop faibles encore à cette époque. Mais depuis les années 60, il est de plus en plus difficile de considérer le réchauffement comme une variation naturelle du climat« . Pour les auteurs, l’augmentation des gaz à effet de serre fournit l’explication la plus cohérente de l’évolution actuelle des températures. Parmi eux,le premier montré du doigt est le dioxyde de carbone.
« L’augmentation continue de la teneur atmosphérique en CO2 depuis la fin du XIX° siècle (…) constitue une perturbation extrêmement violente dont les analyses isotopiques permettent d’affirmer qu’elle est bien le résultat des activités humaines« . Que penser des autres explications avancées pour expliquer le réchauffement, comme la fluctuation de l’activité solaire ? « Elles sont pour le moment spéculatives et insuffisantes« . Le climat, concluent les auteurs, a commencé à changer et « désormais ce ne sont pas tant des preuves (y en aura-t-il jamais ?) qu’un faisceau de présomptions très sérieuses qui convergent pour montrer que l’activité humaine en est en très grande partie responsable« .
L’écologiste, trimestriel, Automne 2001 (Thierry Jaccaud)
Une excellente synthèse. Les auteurs notent que dans l’absolu, un climat plus chaud n’est pas nécessairement un handicap, mais « C’est le changement en tant que tel et la vitesse tout à fait inédite à laquelle il aura lieu qui posent problème. » Comment réagir ? Une réduction des émissions de gaz à effet de serre d’une ampleur suffisante pour nous ramener dans des « conditions environnementales stables » implique un « changement décisif de nos modes de vie » : il faut pour cela rompre avec le modèle dominant du toujours plus et « se faire à l’idée d’une décroissance de la consommation matérielle par individu« ». La décroissance, voilà un concept réellement engagé. Rappelons que la réduction de 70% des émissions de gaz à effet de serre estimée nécessaire par les spécialistes afin de simplement stabiliser le climat peut être réalisée en trente ans, avec une décroissance annuelle de l’ordre de 4% comme le propose Teddy Goldsmith (L’écologiste n°2, Hiver 2001, p. 3). Un effort considérable certes, mais encore en deçà de ce qui serait réellement nécessaire car cette réduction de 70% serait à mettre en oeuvre… en 1990 ! L’ouvrage comprend également une bibliographie, une liste de sites Internet et un glossaire.
Libération, quotidien, 23 octobre 2001 (Sylvestre Huet)
Hervé Le Treut, le climatologue, et Jean-Marc Jancovici, l’ingénieur, ont uni leurs plumes pour présenter de manière synthétique le dossier du changement climatique produit par la pollution en gaz à effet de serre. Le premier a imprimé sa marque en expliquant clairement les résultats qui font consensus et ceux qui sont encore en discussion : « L’incertitude qui accompagne leurs prédictions reflète de moins en moins l’ignorance des scientifiques, et de plus en plus le fait que le monde réel demeure en partie imprévisible. »
Une démarche honnête qui rend d’autant plus crédible l’avertissement : si ses « détails » restent impossibles à prévoir, un changement de climat « rapide » est quasiment certain pour le siècle en cours. D’où tout l’intérêt de la deuxième partie de l’ouvrage, où sont abordés les volets économiques, technologiques et diplomatiques d’une nécessaire politique de limitation de nos émissions polluantes.