Il est humain – même si ce n’est pas très altruiste ! – de se demander si le problème ne sera pas uniquement pour le voisin.
Rien n’est moins sûr en ce qui nous concerne :
- d’une manière générale, quelle que soit la partie du monde concernée il est rigoureusement impossible de savoir à l’avance si il y aura un sanctuaire, car les prévisions locales des modèles sont difficiles à établir. C’est le verre à moitié vide ou à moitié plein : on peut soit se dire que cette incertitude ne nous garantit pas le pire, soit se dire qu’au contraire cela ne nous garantit pas de « passer à travers ». C’est selon !
- en ce qui concerne l’Europe on ne peut exclure aucun des risques identifiés : nous ne sommes à l’abri ni de la migration vers le Nord des maladies tropicales, ni d’une disparition de la moitié de nos forêts, de l’arrêt du Gulf Stream, ni de la folie des hommes qui pourrait résulter du reste…
- En ce qui concerne les phénomènes extrêmes, il y a des indices tendant à montrer que le risque de les voir gagner en fréquence et/ou en intensité (en Europe) n’est pas nul. Et si il prenait le mauvais goût à quelques ouragans de passer un peu plus fort, un peu plus souvent, et en septembre plutôt qu’en décembre, quand les feuillus offrent toute la prise au vent, toutes choses qui sont parfaitement possibles, on peut imaginer que nous ne serions pas ravis !
- Il y a même un risque qui est spécifique à l’Europe (ou plus exactement à l’ensemble de l’Atlantique Nord), qui est celui de la « surprise » climatique, à savoir un ralentissement ou une disparition de la circulation océanique globale dans l’Atlantique Nord, qui engendrerait une baisse brutale (en quelques décennies) et majeure (plus de 5 degrés) de la température moyenne sur l’Europe, au moins sur sa façade Atlantique. La survenue d’un tel phénomène serait une catastrophe pour les écosystèmes en général et l’agriculture en particulier.
Il n’est donc pas raisonnable de penser que nous ne serons pas concernés, même si la presse indique volontiers que les plus touchés seront les pays en voie de développement. De fait ce sont eux qui connaissent actuellement le plus de cyclones et autres phénomènes extrêmes, et ce sont également eux qui ont le seuil de résistance le plus faible à une perturbation donnée, mais il existe bien d’autres risques, et même pour les ouragans nous n’avons pas de garanties que nous ne serons pas un jour à égalité…