La zone « non OCDE » regroupe tous les pays… qui ne font pas partie de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique, que l’on appelle encore les pays industrialisés. L’OCDE regroupe ainsi l’Amérique du Nord (Mexique inclus), l’essentiel de l’Europe, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie, plus le Chili, Israel, et la Turquie.
La zone « non OCDE » regroupe donc tout le reste du monde, avec notamment l’Inde, la Russie, toute l’Amérique Latine sauf le Chili, toute l’Afrique, tout le Proche et Moyen Orient sauf la Turquie, et enfin et surtout la Chine. Ce dernier pays pesant quasiment un quart de l’énergie mondiale à lui seul, les statistiques de cette zone (non OCDE) ont été découpées en 2, car il y a quelques petites différences…
Consommation d’énergie primaire dans la zone non OCDE hors Chine, bois exclu, depuis 1965.
A la différence des pays de l’OCDE, cette consommation n’a pas arrêté de croitre en 2006 (juste avant la crise économique qui a démarré en 2007).
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review
Idem ci-dessus, mais présenté avec une courbe par énergie, pour observer l’évolution de chacun prise séparément.
Comme pour les pays de l’OCDE, pétrole et gaz sont plus importants que le charbon. Les « nouvelles renouvelables » y sont très loin derrière l’hydroélectricité, par contre le nucléaire est un peu plus présent que pour la Chine.
Compilation de l’auteur sur données BP Statistical Review
Idem ci-dessus, en agrégeant dans une courbe « nuclear & renew » toutes les renouvelables (hors bois) et le nucléaire.
Dans le « non fossil » c’est l’hydroélectricité qui domine largement.
Compilation de l’auteur sur données BP Statistical Review
Consommation d’énergie primaire par personne dans la zone hors OCDE hors Chine, bois exclu, depuis 1965, en tonnes équivalent pétrole
(une tonne équivalent pétrole = 11600 kWh).
On note que cette consommation a décru après la chute du Mur de Berlin (à cause du poids des pays de l’ancien bloc communiste dans cet ensemble) et que la croissance s’est ralentie ces dernières années. En valeur absolue elle n’est pas considérablement supérieure à celle du milieu des années 1980, et c’est la très forte croissance démographique de la zone (quasi-doublement de la population en 30 ans) qui a « tiré » la demande (pour le moment possible à satisfaire) de la zone.
Compilation de l’auteur sur données BP Statistical Review
Idem ci-dessus, mais présenté avec une courbe par énergie, pour observer l’évolution de chacun prise séparément.
On note que les consommations de pétrole et de charbon et par personne n’ont pas augmenté en 40 ans : à nouveau c’est la population le premier facteur d’augmentation.
Compilation de l’auteur sur données BP Statistical Review
Part de chaque énergie (hors bois) dans la consommation de la zone non OCDE hors Chine depuis 1965, et part de l’ensemble des combustibles fossiles.
Malgré le développement de l’hydroélectricité (et bien plus marginalement des autres énergies décarbonées), la part du fossile est hélas désespérément stable (et élevée) sur les 20 dernières années.
Compilation de l’auteur sur données BP Statistical Review
Variation annuelle de la consommation d’énergie (hors bois) dans la zone non OCDE hors Chine depuis 1965.
La tendance d’ensemble est moins claire que pour l’ensemble OCDE, avec d’abord une baisse de la croissance, puis une hausse. La variation reste positive sur quasiment toute la période.
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review
Variation annuelle de la consommation de charbon dans la zone non OCDE hors Chine depuis 1965.
Contrairement à ce qui se passe pour l’ensemble OCDE, la plus forte croissance s’observe sur la période la plus récente.
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review
Variation annuelle de la consommation de pétrole dans la zone non OCDE hors Chine depuis 1965.
La forme générale est aussi en 2 temps, même si la tendance de fond à l’échelle du demi-siècle est à la baisse de ce taux. Rappelons que l’ensemble considéré inclut tout le Moyen Orient et la Russie, soit la moitié de la production mondiale de pétrole à eux deux.
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review
Variation annuelle de la consommation de gaz dans la zone non OCDE hors Chine depuis 1965.
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review
Variation annuelle de la consommation d’énergies « non fossiles » (hors bois) dans la zone hors OCDE depuis 1965.
On note la même tendance que pour la zone OCDE, avec des « nouvelles renouvelables » qui ne permettent pas de prolonger la croissance obtenue avec l’hydroélectricité auparavant (le nucléaire est peu présent dans la zone).
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review
Evolution des émissions de CO2 d’origine fossile dans la zone non OCDE hors Chine depuis 1965, discriminée par énergie, en millions de tonnes.
Depuis Kyoto, les émissions ont quasiment doublé…
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review
Evolution des émissions de CO2 d’origine fossile par personne dans la zone non OCDE hors Chine depuis 1965, discriminée par énergie, en tonnes.
On note que, comme pour l’OCDE, le niveau actuel n’est pas très éloigné de ce qu’il était au moment du 2è choc pétrolier. A nouveau c’est la très forte croissance démographique de la zone qui est le premier facteur de hausse des émissions.
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review
Evolution de l’efficacité énergétique de l’économie dans la zone non OCDE hors Chine depuis 1965 (dollars constants de PIB par kWh d’énergie primaire).
Quand la valeur monte c’est que l’économie devient plus efficace.
On note que cette courbe n’a pas du tout le même aspect que pour les pays de l’OCDE : à part pendant une courte période qui va de 1990 à 2005, en gros, le gain est… quasi-nul (et sur la période il est très faible).
La valeur atteinte aujourd’hui est une petite moitié de la valeur européenne.
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review & World Bank
Evolution de l’efficacité CO2 de l’économie dans la zone non OCDE hors Chine depuis 1965 (grammes de CO2 fossile par dollar constant de PIB).
La courbe baisse quand l’économie émet moins de CO2 par unité produite. Cet indicateur ne s’est que peu amélioré, et il est aujourd’hui 3 fois plus élevé que pour l’Europe. Pour satisfaire aux contraintes du changement climatique, il aurait fallu qu’il baisse bien plus vite…
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review & World Bank
Pour la période 1965-2017, taux de croissance du PIB dans la zone non OCDE hors Chine (axe horizontal) vs. taux de croissance de la consommation d’énergie dans la même zone.
La régression signifie deux choses : d’une part que sur la période il y a un « talon » de 0,8% de croissance annuelle de l’énergie utilisée à PIB constant (c’est la signification de l’intersection entre la droite de régression et l’axe des ordonnées) et que, ensuite, pour avoir 1% de croissance supplémentaire de l’économie il faut environ 0,65% de croissance de l’énergie.
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review & World Bank
Consommation d’énergie dans la zone non OCDE hors Chine (axe horizontal) vs PIB dans la même zone (en milliards de dollars constants) pour la période allant de 1965 à 2017
La ligne orange part de 1965, en bas à gauche, et les points rouges suivent ensuite l’ordre chronologique vers le haut et la droite.
Cette courbe présente très peu d’accidents par rapport à ce qui s’observe pour les pays de l’OCDE, et elle est d’une « rectitude » remarquable. La « crosse » qui s’observe – avec des configurations différentes – pour les pays de l’OCDE après 2006 est totalement absente ici, comme pour la Chine.
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review & World Bank
Consommation d’énergie dans la zone non OCDE hors Chine (axe horizontal) vs valeur ajoutée de l’industrie dans la même zone (en milliards de dollars constants) pour la période allant de 1965 à 2013.
La ligne marron part de 1965, en bas à gauche, et les points rouges suivent ensuite l’ordre chronologique vers le haut et la droite.
On note que cette courbe ne ressemble pas du tout à ce qu’elle est pour les pays de l’OCDE.
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review & World Bank
Consommation de pétrole dans la zone non OCDE hors Chine (axe horizontal) vs. PIB dans la même zone (en milliards de dollars constants) pour la période allant de 1965 à 2017.
En points verts foncé avec ligne verte : période de 1965 à 1982.
En points rouges avec trait orange : période allant de 1983 à 2017.
Les chocs de 1974 et 1979 sont invisibles (alors qu’ils ont massivement infléchi la trajectoire dans les pays de l’OCDE), et par contre on voit le léger gain en efficacité pétrole de l’économie après 1982. Il n’y a pas non plus de « crosse sur la gauche » visible après 2006.
Calcul de l’auteur sur données BP Statistical Review & World Bank
Production électrique de la zone dans la zone non OCDE hors Chine depuis 1985, en milliards de kWh.
On note que l’augmentation des 10 dernières années est avant tout d’origine fossile. Autant pour la lutte contre le changement climatique… et autant pour l’affirmation souvent entendue depuis 10 ans que le nucléaire n’était pas nécessaire pour se passer du fossile dans l’électricité, et que les « nouvelles ENR » suffiraient !
Source des données : BP Statistical Review
Production d’électricité « non fossile » (ou sans CO2) par personne dans la zone non OCDE hors Chine depuis 1965.
« Geothermal & biomass » regroupe la géothermie et la production électrique au biogaz.
L’ensemble représente à peu près 30% de la production électrique par personne dans la zone. On note que la première « nouvelle ENR » dans la zone n’est ni le vent ni le soleil, mais l’ensemble géothermie+biomasse (dont biogaz).
Source des données BP Statistical Review & World Bank
Consommation (tiretés) et production de la zone (trait plein) de pétrole pour l’ensemble des pays « non OCDE hors Chine » depuis 1965, en millions de tonnes par an.
On note que cette zone est globalement exportatrice. Ce n’est pas étonnant : on y trouve les pays du Moyen Orient, et l’ex-URSS.
Source des données : BP Statistical Review
Consommation (tiretés) et production de la zone (trait plein) de charbon pour l’ensemble des pays « non OCDE hors Chine » depuis 1965, en millions de tonnes équivalent pétrole par an (une tonne équivalent pétrole ≈ 1,5 à 3 tonnes de charbon selon sa qualité).
On note que cette zone est globalement exportatrice, mais la fraction exportée est plus faible que pour le pétrole, ce qui est normal car le charbon voyage beaucoup plus mal.
Source des données : BP Statistical Review
Consommation (tiretés) et production de la zone (trait plein) de gaz pour l’ensemble des pays « non OCDE hors Chine » depuis 1965, en millions de tonnes équivalent pétrole par an (une tonne équivalent pétrole ≈ 1000 m3 de gaz).
On note que cette zone est globalement exportatrice, mais là aussi en plus faible proportion que le pétrole. NB : la zone inclut les pays du Moyen Orient, et l’ex-URSS.
Source des données : BP Statistical Review