Tribune de Hervé Ponchelet et Olivier Hertel parue dans Le Point du 6 septembre 2002
Après le Wall Street Journal, Le Point se lance lui aussi dans le rétablissement de la vérité scientifique en matière de réchauffement climatique. Les arguments employés sont grosso modo les mêmes, mais puisque nous avons l’honneur d’avoir maintenant un représentant hexagonal de la thèse qui veut que « les scientifiques » soient des menteurs éhontés ou aveuglés par leur passion, à tout seigneur tout honneur, je suis très heureux de travailler directement dans la langue de Molière !
Article original
Le mensonge écolo
Hervé Ponchelet et Olivier Hertel
Les scientifiques n’ont toujours pas établi la responsabilité humaine dans les changements climatiques. Pourtant, tout le monde y croit. Manip ?
Et si le réchauffement climatique mondial, par la faute de l’effet de serre dû à l’activité industrielle depuis un siècle, n’était qu’une hypothèse non vérifiée, pis, un fantasme plongeant ses racines aux sources de la plus pure tradition malthusienne et eugéniste ? Et si, après tout, George W. Bush, en refusant de ratifier le protocole de Kyoto sur la réduction d’émission du CO2, faisait preuve d’un solide bon sens et d’un pragmatisme économique très anglo-saxon ?
Dix ans après le Sommet de la Terre de Rio, qui avait accusé les rejets de gaz carbonique par l’industrie de chambouler le climat, cinq ans après la conférence de Kyoto, où, pour « sauver la Terre », un protocole de réduction des émissions de gaz à effet de serre avait été élaboré, et alors qu’à Johannesburg c’est le développement durable qui tient la vedette, la cause semblait entendue : l’homme, par sa croissance démographique débridée et sa fringale énergétique, met son « berceau cosmique » en danger.
Mais, comme l’enfant du conte d’Andersen s’exclamant « le roi est nu ! », alors que le royaume entier s’est laissé abuser par les escrocs censés avoir confectionné au monarque le plus bel (et cher !) habit du monde, de plus en plus de chercheurs constatent que, en matière de responsabilité de l’homme dans le réchauffement climatique actuel, rien n’est prouvé. En fait, depuis les années 80, durant lesquelles s’élabore l’hypothèse de l’effet de serre anthropique, nombre d’entre eux n’ont cessé de mettre en garde contre des conclusions hâtives en la matière. En 1998, Claude Allègre, alors ministre de la Recherche, qui aime certes provoquer, déclarait au Point : « Il y a une courbe idiote qui voudrait prouver que la température moyenne de la Terre se serait élevée, par la faute de l’homme, de 0,1 degré en cent cinquante ans. C’est complètement absurde ! » (no 1438). Effectivement, la relation de cause à effet entre CO2 industriel – effet de serre – et changement climatique n’est toujours pas scientifiquement démontrée.
De son côté, comme l’a relevé Jean-François Revel dans son dernier livre, l’Académie des sciences américaine, faisant le point, à la demande de la Maison-Blanche, sur les certitudes et les incertitudes du changement climatique, a constaté que la science était incapable aujourd’hui de conclure si l’homme était, ou n’était pas, responsable d’une part de l’évolution du climat mondial.
Difficile de se faire entendre lorsque les faits vont à contre-courant de la pensée écologique unique ! A preuve, la chaîne CNN a conclu que les rapporteurs de l’Académie des sciences étaient unanimes « sur le fait que le réchauffement global est réel », qu’il empire et qu’il est dû à l’homme ! Un message qui a peut-être satisfait le richissime Ted Turner. Fondateur de CNN, il est un fervent défenseur de Lester Brown et de son Worldwatch Institute, qui, chaque année, publie un volumineux rapport « millénariste » aux relents malthusiens et eugénistes sur l’état de la planète. Toujours est-il que ce mensonge répété cent fois devient une vérité…
Un fonds de commerce
La manipulation des conclusions du rapport par la chaîne globale était tellement grossière que l’un des rédacteurs du rapport, Richard Lindzen, professeur de météorologie au prestigieux MIT, sortant de sa réserve, fit la mise au point suivante : « Le rapport établit clairement qu’il n’existe pas de consensus, unanime ou autre, sur les tendances à long terme du climat et sur les causes de ces tendances […]. Je ne peux trop souligner que nous ne sommes pas en mesure d’attribuer les changements climatiques au seul gaz carbonique ou de prévoir ce que sera le climat dans l’avenir […]. A titre personnel, mais en cohérence avec le travail du groupe d’experts, j’estime que l’application du protocole de Kyoto n’aboutirait pas à une réduction substantielle d’un réchauffement […]. » Courageuse mise au point au pays de l’Institut Rockefeller, bastion historique des héritiers américains de Malthus et du darwinisme social, qui longtemps plaida en faveur de l’eugénisme.
Pour reprendre la raison par le bon bout, comme dirait Rouletabille, il faut lire « L’ingérence écologique. Environnement et développement rural du Nord au Sud ». Publié en l’an 2000 par les très sérieuses éditions du CNRS, il ne s’agit pas d’un pamphlet comme « L’imposture verte », du journaliste Pierre Kohler (Albin Michel), mais de l’oeuvre du géographe Georges Rossi. Enseignant-chercheur à l’université Bordeaux-III dans l’unité mixte Regards (CNRS-IRD), il y analyse, en particulier, les mécanismes qui ont fait d’une hypothèse, mobilisatrice et formidablement féconde pour les sciences de la physique de l’atmosphère et du climat, un dogme de l’écologie politique dont le scénario catastrophe est devenu fonds de commerce.
En fait, s’échinent à nous rappeler les climatologues, ce qui caractérise le climat de la planète, c’est sa perpétuelle oscillation entre deux extrêmes : glaciation et surchauffe. Des cycles vraisemblablement initiés par des causes astronomiques qui font varier l’ensoleillement, donc le flux d’énergie solaires, « carburant » de la grande machine à vapeur qu’est l’atmosphère.
Cette pichenette énergétique, ce « forçage astronomique », disent les spécialistes, qui contribue pour 10 % à un refroidissement (la chose est inverse lors d’un réchauffement), est relayée par le « forçage des glaciers » de l’hémisphère Nord qui amplifie la tendance dans une plage de 40 %. La monstrueuse calotte antarctique, elle, n’a pratiquement pas varié depuis trente millions d’années, alors qu’en matière de réchauffement global elle en a vu d’autrement plus puissant que celui que nous vivons douillettement depuis onze mille ans.
Des fermes au Groenland
Quant aux 50 % restants, on estime qu’ils viennent effectivement de l’effet de serre naturel sans lequel la Terre aurait une température moyenne de – 18 oC, contre + 15 oC aujourd’hui. Effectivement, comme l’étude physico-chimique de la fameuse carotte de glace, récupérée en Antarctique à la station soviétique de Vostok, l’a prouvé dans les années 80, la courbe de variation des températures et celle du CO2 évoluent de façon strictement parallèle. D’où la question parfaitement légitime que se sont posée les chercheurs dès cette époque : si l’homme, en brûlant charbon et pétrole à tire-larigot, injecte dans l’atmosphère du gaz carbonique en plus de celui que la biosphère produit très naturellement depuis que la vie est apparue sur Terre, soit 3,5 milliards d’années, ne va-t-il pas renforcer, à l’excès, l’effet de serre et tournebouler les climats? Depuis, les scientifiques honnêtes s’avouent incapables de répondre à la question, encore moins de dire quel sera le climat de demain, même dans la perspective d’un réchauffement naturel. En tout cas, à part les imprécateurs intéressés par la manne financière que le catastrophisme attire, c’est vrai, vers les laboratoires, aucun météorologue n’accepte de faire le lien entre l’hypothétique changement climatique en cours ni avec les fameuses tempêtes de 1999, qui ont ravagé la France, ni avec les grandes inondations de l’Elbe ou la sécheresse en Inde de cet été.
De toute façon, l’humanité, bien avant de transformer les paisibles feux de camp en chaudières à vapeur alimentées par le bois, puis le charbon, puis le pétrole et le gaz naturel, a connu des périodes de chaud-froid. Aux IXe et Xe siècles, la périphérie de l’Atlantique nord a bénéficié d’un « petit optimum climatique ». Les températures y étaient de 1,5 à 1,6 oC supérieures à celles d’aujourd’hui, le sud du Groenland était tempéré, ce qui permit aux Vikings d’Erik le Rouge d’y installer pas moins de 400 fermes et laiteries. « L’Angleterre était alors suffisamment ensoleillée pour que la vigne y prospère », rappelle Georges Rossi.
Au XIVe siècle, patatras, sans que les hommes aient en quoi que ce soit modifié leurs habitudes énergétiques, un « petit âge glaciaire » pétrifie les mêmes régions. En Europe occidentale, les températures étaient de 2 à 4 oC inférieures à celles dont nous jouissons aujourd’hui. Ce coup de froid prit fin vers 1860. Mais, entre-temps, la succession des mauvaises moissons, dues aux étés froids et humides que subit la France de Louis XVI, entraînèrent le mécontentement populaire et la Révolution française…
L’Histoire nous apprend donc qu’il n’y a pas besoin de l’homme pour faire varier dans de larges proportions le climat, mais aussi qu’un changement climatique n’est pas forcément une mauvaise chose pour tout le monde. Dans ces conditions, on comprend mal l’alarmisme, bien peu rigoureux, du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). En fait, cette émanation de l’Onu comporte deux niveaux. D’une part, un groupe d’experts, qui pond régulièrement un rapport sur l’évolution du climat, en tentant d’y discerner l’action de l’homme ; d’autre part, un collège des représentants de tous les pays qui votent, à raison d’une voix par pays, un rapport exécutif. « C’est ce rapport exécu-tif, document politique et non scientifique, qui, chaque fois, fait grand bruit dans les médias », constate Georges Rossi.
Une puissante machine, relayée par le Fonds mondial pour la nature sauvage (WWF) et Greenpeace, dont les fondateurs sont dans la mouvance néo- malthusienne. Un formidable rouleau compresseur capable d’entretenir la peur de l’impact anthropique global. « Une peur qui, selon Georges Rossi, a pris la suite de la terreur nucléaire comme instrument de régulation économique et politique du monde. Nous imposons aux pays du Sud notre vision de l’avenir. C’est de l’ingérence écologique, du néocolonialisme. »
Pour autant, l’arbre de l’écologisme global ne doit pas cacher la forêt de l’écologie de proximité, dont les problèmes sont, eux, bien réels. A Madagascar, au Togo, en Guinée, au Vietnam, et maintenant au Rwanda, Georges Rossi a consacré sa vie à s’efforcer toujours de démêler idées fausses et problèmes effectifs. Sa conviction : « Pour résoudre ces problèmes, c’est le développement économique qu’il faut, pas le malthusianisme. »
Article commenté
Le mensonge écolo
Hervé Ponchelet [journaliste au Point, donc n’ayant aucune compétence scientifique particulière sur le sujet traité] et Olivier Hertel [apparemment journaliste indépendant ; le 6 septembre 2002 son site personnel donne ce conseil aux aspirants-journalistes scientifiques : « Ne jamais refuser un sujet, même s’il est débile« . Charité bien ordonnée etc ?]
Les scientifiques n’ont toujours pas établi la responsabilité humaine dans les changements climatiques [cette affirmation est inexacte : les milieux scientifiques compétents disent clairement que l’homme est devenu un agent climatique. Le tout est de savoir si sur les dernières décennies il était le principal facteur explicatif de la hausse des températures, et surtout de savoir ce qui se passera à l’avenir, ces deux questions étant bien distinctes. Actuellement on utilise abusivement les réserves sur la réponse à la première question – qui ne remettent pas en cause la conclusion forte : nous avons déjà agi sur le climat – pour faire croire que la seconde question est sans réponse]. Pourtant, tout le monde y croit. Manip ? [tout le monde, non : il y a au moins deux courageux journalistes pour résister, tels des Astérix et Obélix des temps modernes !]
Et si le réchauffement climatique mondial, par la faute de l’effet de serre dû à l’activité industrielle depuis un siècle, n’était qu’une hypothèse non vérifiée, pis, un fantasme plongeant ses racines aux sources de la plus pure tradition malthusienne et eugéniste ? [Avec des si, ne met-on pas Paris en bouteille ?] Et si, après tout, George W. Bush, en refusant de ratifier le protocole de Kyoto sur la réduction d’émission du CO2, faisait preuve d’un solide bon sens et d’un pragmatisme économique très anglo-saxon ? [que Bush ne ratifie pas Kyoto me parait être une preuve discutable de l’absence de fondement scientifique de la question ! Plus sérieusement, cet argument, pour être valable, supposerait que les responsables politiques aient une bonne connaissance personnelle du dossier scientifique. Pour autant que j’aie pu avoir un avis sur la question, en France ce n’est pas le cas, et je ne pense pas que la situation soit différente au sein des autres démocraties de la planète. Pour en revenir à M. Bush, je serais très étonné qu’il ait trouvé à la fois le temps de lire et celui de comprendre le dernier rapport du GIEC, qui fait 800 pages, et n’est pas accessible à un individu qui n’a pas un minimum de culture scientifique de base (ce qui est normal : il n’est destiné ni aux médias ni au grand public)].
Dix ans après le Sommet de la Terre de Rio, qui avait accusé les rejets de gaz carbonique par l’industrie de chambouler le climat [Un sommet n’est pas un individu : qui accuse ?], cinq ans après la conférence de Kyoto, où, pour « sauver la Terre », un protocole de réduction des émissions de gaz à effet de serre avait été élaboré [il est notoire que Kyoto est insuffisant pour « sauver la Terre », et sur ce point M. Lindzen cité plus bas a parfaitement raison, mais cela n’invalide pas le dossier scientifique pour autant], et alors qu’à Johannesburg c’est le développement durable qui tient la vedette, la cause semblait entendue : l’homme, par sa croissance démographique débridée et sa fringale énergétique, met son «berceau cosmique» en danger. [toutes les espèces ont une fin, et certaines ont été victimes de leur propre succès. Au nom de quoi la nôtre serait-elle couverte contre ce danger ?].
Mais, comme l’enfant du conte d’Andersen s’exclamant le roi est nu !», alors que le royaume entier s’est laissé abuser par les escrocs censés avoir confectionné au monarque le plus bel (et cher !) habit du monde, de plus en plus de chercheurs constatent que, en matière de responsabilité de l’homme dans le réchauffement climatique actuel, rien n’est prouvé [Qu’il est commode d’affirmer cela sans rien donner comme élément concret à l’appui ! Où sont les chercheurs en question ? Que font-ils ? Que disent-ils exactement ? Il s’avère que tous les « contestataires » que j’ai lus jusqu’à maintenant n’étaient pas chercheurs, ou l’étaient dans une discipline sans rapport avec la question, un peu comme si on se fiait à l’avis d’un médecin, fût-il un excellent spécialiste de la greffe du foie, pour connaître les qualités et défauts d’un nouveau système de motorisation d’un avion. La seule exception est Lindzen, mais c’est un spécialiste des phrases ambiguës, cf. plus bas]. En fait, depuis les années 80, durant lesquelles s’élabore l’hypothèse de l’effet de serre anthropique [pas de chance : cette hypothèse date de 1896, formulée par Svante Arrhenius, chimiste Suédois qui reçut le prix Nobel en 1903, mais pas pour cela], nombre d’entre eux n’ont cessé de mettre en garde contre des conclusions hâtives en la matière [des noms !]. En 1998, Claude Allègre, alors ministre de la Recherche, qui aime certes provoquer [et qui n’a jamais rien publié dans les domaines directement concernés], déclarait au Point : « Il y a une courbe idiote qui voudrait prouver que la température moyenne de la Terre se serait élevée, par la faute de l’homme, de 0,1 degré en cent cinquante ans. C’est complètement absurde ! » (no 1438) [je confirme avoir vu, de mes yeux vu, Allègre dire ce genre de chose. Toutefois je n’ai pas vu cette courbe dans le dossier scientifique de référence. Qui l’a produite ? Où et quand ? Que dit exactement le texte qui accompagne cette courbe ? En matière de sciences, l’exactitude est de rigueur : les affirmations vagues sont sans portée]. Effectivement, la relation de cause à effet entre CO2 industriel – effet de serre – et changement climatique n’est toujours pas scientifiquement démontrée [Voilà un bon gros mensonge, bien gras et bien dodu. Il y a consensus parfait de la communauté scientifique compétente sur le fait que plus de CO2 dans l’air engendre une élévation de la moyenne des températures près du sol. Ce qui fait encore débat, c’est de combien pour une concentration donnée, et si l’élévation constatée depuis un siècle est très largement ou seulement un peu imputable à nos émissions passées].
De son côté, comme l’a relevé Jean-François Revel [Jean-François Revel était certes un homme de plume de talent – plus que moi, j’en conviendrai de bonne grâce ! – puisqu’il était membre de l’Académie Française, mais cela lui donnait-il un avis particulièrement autorisé sur la question climatique ?] dans son dernier livre, l’Académie des sciences américaine, faisant le point, à la demande de la Maison-Blanche, sur les certitudes et les incertitudes du changement climatique, a constaté que la science était incapable aujourd’hui de conclure si l’homme était, ou n’était pas, responsable d’une part de l’évolution du climat mondial [Voilà un deuxième mensonge bien gras et bien dodu. Ce document, que j’ai lu, ne mentionne rien de tel. Par contre ce document confirme que le processus de confrontation des travaux de recherche mené par le GIEC est honnête et fiable, puisqu’il dit exactement ceci (je cite mot à mot ; p. 4 du rapport en question que je tiens à la disposition de tout journaliste intéressé) : »Les rédacteurs considèrent que le rapport complet du groupe 1 de l’IPCC est une synthèse admirable de la recherche en sciences du climat« . Il y a au moins une chose de certaine : c’est que nos amis journalistes s’appuient sur un document qu’ils n’ont manifestement pas lu !]
Difficile de se faire entendre lorsque les faits vont à contre-courant de la pensée écologique unique ! [considérer que d’alerter sur l’évolution du climat est une « pensée écologique » suppose que les scientifiques concernés sont des écologistes convaincus et militants. On peut le déplorer, mais c’est hélas parfaitement inexact : les « scientifiques du climat » ne sont pas plus écologistes militants que la moyenne des Occidentaux. Accessoirement le premier contingent de ces scientifiques est américain : difficile de prétendre ensuite que la bataille oppose les USA contre le reste du monde ! Plus généralement les chercheurs en sciences, qu’il s’agisse des disciplines concernées par l’impact de l’homme sur le climat, ou d’autres, sont avant tout motivés par leur propre curiosité, non par la perspective de sauver la planète, même s’il leur arrive d’exprimer une inquiétude au vu du résultat de leurs travaux]. A preuve, la chaîne CNN a conclu que les rapporteurs de l’Académie des sciences étaient unanimes « sur le fait que le réchauffement global est réel », qu’il empire et qu’il est dû à l’homme ! [c’est parfaitement exact que le rapport de l’Académie des Sciences considère que le danger est réel] Un message qui a peut-être satisfait le richissime Ted Turner. Fondateur de CNN, il est un fervent défenseur de Lester Brown et de son Worldwatch Institute, qui, chaque année, publie un volumineux rapport « millénariste » aux relents malthusiens et eugénistes sur l’état de la planète. [Le rapport du Worldwatch Institute contient surtout des montagnes de chiffres sur ceci ou cela (couverture forestière, énergie, eau, etc…). Les statistiques qu’il mentionne sont, pour ce que j’ai pu en juger, cohérentes avec celles publiées par d’autres organismes, telles l’Agence Internationale de l’Energie, ou la FAO. Dire que la situation ne s’améliore pas pour un certain nombre de choses, est-ce être malthusien et millénariste ?] Toujours est-il que ce mensonge [quel mensonge ?] répété cent fois devient une vérité…
Un fonds de commerce
La manipulation des conclusions du rapport par la chaîne globale était tellement grossière que l’un des rédacteurs du rapport, Richard Lindzen, professeur de météorologie au prestigieux MIT, sortant de sa réserve [Lindzen n’est surement pas sorti de sa réserve à cette occasion : il n’arrête pas de « causer dans le poste » sur le sujet ! Ses déclarations ont aussi inspiré l’auteur de l’autre article que je décortique sur ce site], fit la mise au point suivante [Lindzen est un scientifique compétent mais un fervent Républicain. Il adore jeter de l’huile sur le feu en disant des phrases qui, prises d’une certaine manière, sont justes, mais deviennent fausses dès que l’on prend un mot pour un autre] : « Le rapport établit clairement qu’il n’existe pas de consensus, unanime ou autre, sur les tendances à long terme du climat [Cela est parfaitement exact. Que serait un consensus ? Que tout le monde soit d’accord sur le nombre de degrés en plus en 2100, la variation des précipitations ici et là sur la planète, etc, Or cela est impossible, ne serait-ce que parce que l’un des déterminants de l’évolution future est la quantité de gaz à effet de serre que nous émettrons pendant le 21è siècle, et cela personne n’est capable de le prévoir. Mais l’affirmation de Lindzen ne signifie pas « nous n’avons aucune idée de la manière dont réagira le climat suite à une augmentation de tant du gaz carbonique », ni même « nous ne savons pas si les températures vont globalement monter ou descendre ». Lindzen serait bien en peine de dire cela : il a signé par ailleurs le rapport de l’Académie des Sciences des US qui dit très clairement que les températures vont monter. C’est donc bien en prenant un mot pour un autre que l’on fait dire à cette déclaration autre chose que ce qu’elle signifie. Lindzen est un homme habile : on ne peut pas lui reprocher de dire des choses inexactes, donc sa réputation de scientifique est sauve, mais il sait très bien que tout le monde comprendra autre chose que ce qu’il a très exactement dit, et son cœur de Républicain s’en réjouit] et sur les causes de ces tendances […]. [Ditto : tout n’est effectivement pas compris dans les causes des variations climatiques. Cela ne remet toutefois pas en cause le fait que plus de gaz à effet de serre perturbera le climat] Je ne peux trop souligner que nous ne sommes pas en mesure d’attribuer les changements climatiques au seul gaz carbonique [c’est aussi parfaitement exact ! D’une part l’effet de serre n’est pas le seul déterminant du climat, donc d’autres causes peuvent engendrer des variations climatiques, et d’autre part il y a d’autres gaz à effet de serre que le gaz carbonique. Mais là aussi cela ne signifie pas que le seul gaz carbonique ne peut pas provoquer un effet qui masque tous les autres….] ou de prévoir ce que sera le climat dans l’avenir […].[puisque cela dépend notamment des émissions futures, que personne ne peut prévoir avec exactitude, cela est parfaitement exact] A titre personnel, mais en cohérence avec le travail du groupe d’experts, j’estime que l’application du protocole de Kyoto n’aboutirait pas à une réduction substantielle d’un réchauffement […]. [Là, Lindzen sort de son domaine de compétence, car il suppose qu’il sait ce que seront l’intégralité des émissions futures sans Kyoto et celles avec Kyoto. En parlant de Kyoto, il est passé de la science – où il est légitime – à la politique – où il n’a pas de raison d’avoir un avis particulièrement prépondérant.] » Courageuse mise au point au pays de l’Institut Rockefeller, bastion historique des héritiers américains de Malthus et du darwinisme social, qui longtemps plaida en faveur de l’eugénisme. [Les Américains, malthusiens ? dernière nouvelle….]
Pour reprendre la raison par le bon bout, comme dirait Rouletabille, il faut lire « L’ingérence écologique. Environnement et développement rural du Nord au Sud ». Publié en l’an 2000 par les très sérieuses éditions du CNRS, il ne s’agit pas d’un pamphlet comme « L’imposture verte », du journaliste Pierre Kohler (Albin Michel), mais de l’oeuvre du géographe Georges Rossi. [que fait-il ? quelles sont ses références dans les domaines qu’il critique ? Que dit-il exactement ? etc…] Enseignant-chercheur à l’université Bordeaux-III dans l’unité mixte Regards (CNRS-IRD), il y analyse, en particulier, les mécanismes qui ont fait d’une hypothèse, [laquelle ?] mobilisatrice et formidablement féconde pour les sciences de la physique de l’atmosphère et du climat, un dogme [lequel ?] de l’écologie politique dont le scénario catastrophe est devenu fonds de commerce. [encore la supposition que les scientifiques sont des écologistes ou que le catastrophisme les motive : c’est hélas inexact !]
En fait, s’échinent à nous rappeler les climatologues, ce qui caractérise le climat de la planète, c’est sa perpétuelle oscillation entre deux extrêmes : glaciation et surchauffe [oui, mais cela met quand même des dizaines de milliers d’années à se produire !] . Des cycles vraisemblablement initiés par des causes astronomiques qui font varier l’ensoleillement, donc le flux d’énergie solaires, « carburant » de la grande machine à vapeur qu’est l’atmosphère.
Cette pichenette énergétique, ce « forçage astronomique », disent les spécialistes [comme ce sont les mêmes que ceux qui sont critiqués dans l’article, il faudrait se mettre d’accord : ils sont crédibles, ou pas ?!?], qui contribue pour 10 % [10% de quoi ?] à un refroidissement (la chose est inverse lors d’un réchauffement), est relayée par le « forçage des glaciers » de l’hémisphère Nord qui amplifie la tendance dans une plage de 40 % [40% de quoi ?]. La monstrueuse calotte antarctique, elle, n’a pratiquement pas varié depuis trente millions d’années, alors qu’en matière de réchauffement global elle en a vu d’autrement plus puissant [mais le climat ne dépend pas que la taille de la calotte antarctique !] que celui que nous vivons douillettement depuis onze mille ans. [celui que nous avons vécu et celui que nous sommes en train de mettre en route ne sont pas les mêmes].
Des fermes au Groenland
Quant aux 50 % restants [je me répète : 50% de quoi ?], on estime qu’ils viennent effectivement de l’effet de serre naturel sans lequel la Terre aurait une température moyenne de – 18 °C, contre + 15 °C aujourd’hui. Effectivement, comme l’étude physico-chimique de la fameuse carotte de glace, récupérée en Antarctique à la station soviétique de Vostok, l’a prouvé dans les années 80 [bis : ils se trouve que ces travaux émanent des scientifiques qui constatent que l’homme agit sur le climat, alors il faudrait se mettre d’accord : on les cite en référence, ou on les descend en flammes ?], la courbe de variation des températures et celle du CO2 évoluent de façon strictement parallèle. D’où la question parfaitement légitime que se sont posée les chercheurs dès cette époque [non : le premier calcul date de 1896, cf plus haut] : si l’homme, en brûlant charbon et pétrole à tire-larigot, injecte dans l’atmosphère du gaz carbonique en plus de celui que la biosphère produit très naturellement depuis que la vie est apparue sur Terre, soit 3,5 milliards d’années, ne va-t-il pas renforcer, à l’excès, l’effet de serre et tournebouler les climats? Depuis, les scientifiques honnêtes s’avouent incapables de répondre à la question [incapables de tout prévoir dans les moindres détails ou incapables d’avoir des idées générales sur la question ? Cette affirmation signifie-t-elle que les milliers de scientifiques qui ont signé ou « révisé » le rapport 2001 du GIEC – que les auteurs de cet article n’ont pas lu et seraient bien incapables de comprendre – sont parfaitement malhonnêtes ? En outre, M. Lindzen, cité plus haut comme un individu particulièrement clairvoyant puisque s’opposant à la masse, fait cependant aussi partie des auteurs de ce rapport « hérétique ». Alors ?], encore moins de dire quel sera le climat de demain, même dans la perspective d’un réchauffement naturel. [dire que demain n’est pas totalement prévisible est-il équivalent à dire que personne n’est capable de d’y voir clair ?] En tout cas, à part les imprécateurs intéressés par la manne financière que le catastrophisme attire, c’est vrai, vers les laboratoires, [encore une affirmation gratuite comme quoi le catastrophisme sert le financement des labos : que ne citent-ils un exemple étayé par autre chose que des affirmations vagues à l’appui de cette théorie !] aucun météorologue n’accepte de faire le lien entre l’hypothétique changement climatique en cours ni avec les fameuses tempêtes de 1999, qui ont ravagé la France, ni avec les grandes inondations de l’Elbe ou la sécheresse en Inde de cet été [d’une part il ne faut pas confondre météorologue et climatologue, et d’autre part pour ces derniers ce n’est pas vrai : aucun n’accepte de dire qu’il y a là une conséquence certaine d’un changement climatique. mais bon nombre soulignent au contraire le fait que, si on ne peut pas affirmer qu’il y là une preuve, « ca ressemble » à des conséquences possibles].
De toute façon, l’humanité, bien avant de transformer les paisibles feux de camp en chaudières à vapeur alimentées par le bois, puis le charbon, puis le pétrole et le gaz naturel, a connu des périodes de chaud-froid. [mais aucun scientifique sérieux n’a jamais prétendu que le climat ne variait pas avant nous !] Aux IXe et Xe siècles, la périphérie de l’Atlantique nord a bénéficié d’un « petit optimum climatique ». Les températures y étaient de 1,5 à 1,6 °C supérieures à celles d’aujourd’hui, [attention ! le chiffre cité ici concerne une moyenne sur l’Atlantique Nord, alors que les chiffres généralement avancés pour le XXIè siècle concernent l’ensemble de la planète. Ce « petit optimum » s’est inscrit dans une hausse de la température planétaire qui semble avoir été de l’ordre d’une fraction de degré. Et enfin cette variation a été mise en évidence par les mêmes scientifiques que ceux qui sont critiqués ici par ailleurs…..] le sud du Groenland était tempéré, ce qui permit aux Vikings d’Erik le Rouge d’y installer pas moins de 400 fermes et laiteries. « L’Angleterre était alors suffisamment ensoleillée pour que la vigne y prospère », rappelle Georges Rossi.
Au XIVe siècle, patatras, sans que les hommes aient en quoi que ce soit modifié leurs habitudes énergétiques, un « petit âge glaciaire » pétrifie les mêmes régions. En Europe occidentale, les températures étaient de 2 à 4 °C inférieures à celles dont nous jouissons aujourd’hui. [bis : attention à ne pas comparer ces 2 à 4°C à la température planétaire. En effet, 5°C de moins au niveau planétaire par rapport à maintenant, c’est la glaciation, avec une mer plus basse de 120 m et des glaciers de 3 km d’épaisseur recouvrant l’Allemagne et le Canada !] Ce coup de froid prit fin vers 1860. Mais, entre-temps, la succession des mauvaises moissons, dues aux étés froids et humides que subit la France de Louis XVI, entraînèrent le mécontentement populaire et la Révolution française…
L’Histoire nous apprend donc qu’il n’y a pas besoin de l’homme pour faire varier dans de larges proportions le climat, [à nouveau, aucun scientifique n’a jamais prétendu le contraire] mais aussi qu’un changement climatique n’est pas forcément une mauvaise chose pour tout le monde. [aucun scientifique n’a jamais prétendu cela non plus : tout dépend de son ampleur] Dans ces conditions, on comprend mal l’alarmisme, bien peu rigoureux, du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). [Voilà un superbe raisonnement fallacieux : si un changement climatique « n’a pas été nécessairement mauvais dans le passé », alors nous sommes priés d’en déduire qu’il sera nécessairement bon à l’avenir ! En outre les auteurs de l’article n’ont pas lu ce rapport] En fait, cette émanation de l’ONU [il s’agit aussi et surtout, pour son fonctionnement, d’une émanation de l’association météorologique mondiale] comporte deux niveaux. D’une part, un groupe d’experts, qui pond régulièrement un rapport sur l’évolution du climat, en tentant d’y discerner l’action de l’homme ; d’autre part, un collège des représentants de tous les pays qui votent, à raison d’une voix par pays, un rapport exécutif. « C’est ce rapport exécutif, document politique et non scientifique, qui, chaque fois, fait grand bruit dans les médias », constate Georges Rossi. [tout est inexact ou à peu près dans cette phrase : il n’y a pas un mais trois rapports, il n’y a pas deux niveaux mais trois groupes, le « rapport exécutif » s’appelle un « résumé pour décideurs », celui du groupe 1 est rédigé par des scientifiques, tout comme le rapport « plein », l’assemblée (et non le collège) du GIEC vote à la fois les rapports et les « résumés pour décideurs » (ces derniers sont approuvés mot à mot), enfin le GIEC est précisément un organisme qui ne fait pas de préconisations mais se contente de dresser un état de l’art des connaissances du moment. On peut légitimement se demander si les rédacteurs de cet article ont passé plus de 2 minutes à se renseigner sur le fonctionnement de cet organisme].
Une puissante machine, relayée par le Fonds mondial pour la nature sauvage (WWF) et Greenpeace [Le GIEC n’a aucun lien d’aucune sorte avec le WWF et Greenpeace, qui ne contribuent en rien à son financement. Encore la théorie séduisante mais hélas parfaitement farfelue que les scientifiques sont à la remorque des écologistes : la NASA, l’IFREMER ou les laboratoires de l’Ecole Polytechnique (trois endroits parmi bien d’autres où ont lieu des travaux sur le changement climatique) seraient financés par Greenpeace ? C’est la meilleure !], dont les fondateurs sont dans la mouvance néo-malthusienne. [Qu’est-ce que la mouvance « néo-malthusienne » ? Dire que le monde est fini ?] Un formidable rouleau compresseur capable d’entretenir la peur de l’impact anthropique global. « Une peur qui, selon Georges Rossi, a pris la suite de la terreur nucléaire comme instrument de régulation économique et politique du monde. Nous imposons aux pays du Sud notre vision de l’avenir. C’est de l’ingérence écologique, du néocolonialisme. » [Ah, on dirait du Lenoir (ou du Lomborg) : le grand complot mondial entretenu par les climatologues et leurs copains écolo. Hélas, au risque de me répéter, les scientifiques concernés, climatologues ou autres, ne sont pas plus écolo que leurs voisins (mais pas moins), et que cette profession soit plus puissante que l’US Army, les compagnies pétrolières et l’ENA réunis prête un peu à sourire, non ? En tous cas ceux que je connais n’ont vraiment pas des têtes de putschistes en puissance !]
Pour autant, l’arbre de l’écologisme global ne doit pas cacher la forêt de l’écologie de proximité, dont les problèmes sont, eux, bien réels. A Madagascar, au Togo, en Guinée, au Vietnam, et maintenant au Rwanda, Georges Rossi a consacré sa vie à s’efforcer toujours de démêler idées fausses et problèmes effectifs. [cela ne dit pas quelle est sa qualification en matière de climat !] Sa conviction : « Pour résoudre ces problèmes [celui du climat, ou ceux « locaux » ?], c’est le développement économique qu’il faut, pas le malthusianisme. » [Ah, le développement économique qui nous sauvera tous ! Mais c’est bien sur ! Petit hic pour le climat : c’est précisément le « développement économique » qui est à l’origine du problème, par la consommation d’énergie et les pratiques agricoles qu’il requiert. Prescrire du « développement économique » pour sauver le climat, du moins tel que nous le pratiquons aujourd’hui, comme remède, c’est un peu comme prescrire saignée et diète à un malade déjà bien affaibli : le plus sur moyen de l’envoyer rapidement ad patres !].