Tribune de Claude Allègre parue dans Le Monde du 26 octobre 2006
Depuis quelques années, Claude Allègre est devenu notoire pour ses positions « anti » en ce qui concerne le changement climatique. J’ai entendu de mes propres (enfin normalement elles sont propres…) oreilles Allègre affirmer, dans un colloque, que le changement climatique était un « fantasme écologique« . Comme il faut se garder de commenter des « on-dit », j’ai pris l’opportunité que représentait le fait d’avoir un texte signé de l’auteur lui-même, pour tenter de démêler vraies questions de faux débats.
Pour en avoir rédigé quelques unes, je sais fort bien que dans ces tribunes le texte publié peut ne pas être exactement celui envoyé par l’auteur, et que par ailleurs le titre est rarement de sa main (en tous cas pour moi le plus souvent il ne l’est pas !). Si les mots du texte sont ceux de la rédaction du Monde et non ceux d’Allègre, je présente par avance mes excuses à l’auteur pour critiquer un texte qui n’est pas de lui (mais cela ne change en rien la nature de la réponse à la formulation exacte employée). Comme pour l’article du Point qui portait exactement sur le même sujet, je vous propose l’article sans commentaires, puis l’article commenté, avec mes remarques [entre crochets].
Article original
Le droit au doute scientifique
A-t-on le droit d’émettre des doutes sur une théorie scientifique « officielle », estampillée par les médias et les politiques ? A partir des années 1980, un groupe de scientifiques a défendu l’idée que l’augmentation de la teneur en gaz carbonique dans l’atmosphère allait conduire à un réchauffement généralisé du climat de la Terre, à partir d’un mécanisme physique bien connu, l’effet de serre. C’est-à-dire l’absorption par certaines molécules, dont le CO2, mais aussi l’eau et le méthane, des rayons infrarouges émis par la Terre chauffée par le Soleil.
Ce groupe de scientifiques s’est organisé à l’échelon international sous l’égide des Nations unies pour rédiger des rapports officiels et promouvoir la recherche en climatologie. Sous-jacente à cette démarche, l’idée que l’homme est coupable et que nous courons à la catastrophe planétaire. Aujourd’hui, la climatologie est devenue une science à la mode, et ses budgets de recherche ont été multipliés par des facteurs importants (sans doute presque 10 aux Etats-Unis). Du point de vue médiatique et politique, cette théorie est devenue pour certains une certitude, une vérité incontestable.
L’idée de réunir des experts pour connaître l’état de la science et permettre ensuite aux politiques de décider paraît logique. Malheureusement, lorsqu’on se trouve dans un domaine où la science est en pleine évolution, où les découvertes se succèdent, où rien n’est simple, les interprétations sont variées, et variables. La « vérité » scientifique – si tant est que cette expression ait un sens – ne s’établit que petit à petit, disons après une génération. La science est un processus de démocratie différée ! Or, aujourd’hui, on assiste à la mise en place d’un consensus s’appliquant à tout, à tous, et tout de suite !
Tous les quatre ans, un premier panel international de scientifiques réalise un premier rapport. Celui-ci est transmis à un second panel composé de représentants des gouvernements (certains sont scientifiques, d’autres non) qui établit le consensus sur un scénario. Le premier rapport, très volumineux, contient des points de vue assez nuancés, mais il n’est guère lu. C’est le second rapport, plus court, plus politique, plus affirmatif, quidevient de fait la vérité officielle. On imagine les effets de la même procédure appliquée aux OGM ou aux cellules souches !
Cette manière de faire ressemble à celle qui eut lieu autrefois dans certains régimes et qu’on ne veut pas revoir dans le monde libre. L’épisode actuel n’est qu’une petite manifestation de cette pratique de dictature intellectuelle.
On nous dit que 99 % des scientifiques sont d’accord ! C’est faux. Quatre-vingts scientifiques canadiens, dont beaucoup de spécialistes du climat, ont écrit au premier ministre pour le mettre en garde contre le prétendu consensus. En France, des scientifiques et ingénieurs m’écrivent pour dire que, mettant en doute la vérité officielle, ils ont été empêchés de s’exprimer. Enfin, l’article publié dans le Wall Street Journal du 12 avril, « Climat de peur », écrit par l’un des plus grands météorologues mondiaux, professeur au MIT, Richard Lindzen, raconte comment des scientifiques de talent ont perdu leur poste pour avoir contesté la vérité officielle, et comment d’autres ont perdu leurs moyens de recherche. Il ne parle pas de la campagne de calomnie que l’on a orchestrée pour le salir, l’accusant d’être à la solde des compagnies pétrolières, ce qui est infâme !
Heureusement, en France, on n’en est pas encore là ! Alors pourquoi ces réactions violentes face à mes doutes et mes questions ? Ces mêmes attaques que la médecine développait contre le chimiste Pasteur, ou que les géologues développaient contre le climatologue Wegener !
La raison de tout ce tintamarre est la peur. Car plus les recherches climatologiques avancent, plus la vérité officielle apparaît fragile. L’eau est le principal agent de l’effet de serre, 80 fois plus abondant que le CO2 dans l’atmosphère, or on arrive difficilement à modéliser le cycle de l’eau, notamment parce qu’il est difficile de modéliser les nuages, de déterminer la proportion de cirrus (qui contribuent à réchauffer) et celle de stratus (qui refroidissent). Le rôle des poussières naturelles, industrielles et agricoles est également mal compris, notamment dans la nucléation des nuages. De la même façon, on constate que les teneurs en composés soufrés dans l’atmosphère ont décru depuis trente ans, mais on connaît mal leur rôle, alors qu’ils sont des agents potentiels de refroidissement. Il apparaît aussi que le rôle du Soleil a été sous-estimé. Sans parler des effets possibles du rayonnement cosmique galactique, comme viennent de le proposer, avec expériences à l’appui, des scientifiques danois.
Mon collègue Le Treut lui-même soulignait dans son discours devant les cinq Académies (Le Monde du 25 octobre) combien les modèles étaient entachés d’incertitudes. Ce qui est positif dans tout cela, c’est que l’Académie des sciences va organiser un débat contradictoire sur le sujet. Pour la première fois, il sera possible de comparer les opinions des uns et des autres. Ce débat entre scientifiques, et devant les autres membres de l’Académie, permettra dans la sérénité d’établir non pas la vérité, mais l’état des lieux. Ensuite, publication à l’appui, chacun pourra juger.
J’ai connu des combats semblables lorsque, avec quelques collègues, je défendais la théorie de la tectonique des plaques, en France, au début des années 1970, face à une communauté scientifique majoritairement hostile. Je fus calomnié, accusé par certains d’être un agent de la CIA chargé de propager une théorie américaine d’autant plus qu’en même temps j’incitais les Français à publier en anglais dans les revues internationales ! Plus tard, j’ai défendu le rôle indispensable des observatoires volcanologiques pour prévoir les éruptions, plutôt que le secours des « gourous ». J’ai mené d’autres combats dans ma spécialité, souvent seul ou presque, critiqué un jour, honoré dix ans après. J’ai donc une certaine habitude de lutter contre les majorités et de m’opposer aux « consensus », et je sais qu’historiquement la science n’a fait de grand progrès qu’à travers de grands débats. Je sais aussi que je peux avoir tort, et je n’aurai dans ce cas aucune peine à changer d’avis, mais je suis sûr que le doute est par essence porteur de progrès.
Mais que personne ne se méprenne, je ne suis nullement un défenseur du productivisme. Je sais que l’homme malmène la planète, je sais que l’eau est un problème, que le CO2 acidifie l’océan, que la biodiversité est menacée, qu’il faut modifier nos pratiques, économiser la planète, respecter la Nature. Je dis, simplement, ne nous trompons pas de combat et prenons les mesures appropriées.
Je revendique haut et fort l’écologie réparatrice par opposition à l’écologie dénonciatrice. Pour pratiquer la première, il faut séparer les problèmes et les résoudre un à un. Comme on l’a fait pour le plomb dans l’atmosphère, les chlorofluorocarbones pour la couche d’ozone, les composés soufrés pour les pluies acides, etc. Dans l’écologie dénonciatrice, on mélange tout : le réchauffement climatique, la biodiversité, la pollution des villes, la population mondiale, l’assèchement de la mer d’Aral, etc. Avec comme résultat de susciter la peur… et de ne finalement rien résoudre, écrasé par l’immensité des défis.
Je revendique le droit de dire que j’émets des doutes sur le fait que le gaz carbonique est le principal responsable du changement climatique. Horreur, au pays de Descartes, je revendique le droit au doute !
Article commenté
A-t-on le droit d’émettre des doutes sur une théorie scientifique « officielle » [il n’existe pas de théorie « officielle » en matière de sciences : ni le Conseil Constitutionnel, ni la cour de Cassation, ni le Premier Ministre, ni un chef de parti, ni une quelconque instance officielle n’est investie de la fonction de dire quelle est la bonne science, ce qui est un point souvent difficile à comprendre pour le/la profane. La bonne science ne se construit que d’une manière : dans les débats entre spécialistes, au sein des revues scientifiques à comité de lecture. Un fait scientifique est considéré comme acquis quand il a fait l’objet d’une publication dans une revue scientifique à comité de lecture et qu’il n’a pas fait l’objet d’une contestation argumentée par d’autres spécialistes du domaine par le même canal. Notons qu’Allègre n’a jamais rien publié dans une revue scientifique à comité de lecture qui viendrait à l’appui de ce qu’il publie dans l’Express ou Le Monde, ce qu’il sait fort bien, et un de ses thésards qui se comporterait comme il le fait (en publiant des inepties sans le moindre fondement scientifique dans un journal grand public) se verrait immédiatement tancer vertement ! Une théorie scientifique est considérée comme valide – et c’est même la seule manière de définir une théorie valide – lorsque qu’elle fait l’unanimité parmi les scientifiques spécialistes du domaine.], estampillée par les médias [L’estampille des médias est celle des médias. En aucun cas elle ne peut être reprochée aux scientifiques. Allègre effectue ici un amalgame classique chez les « contestataires » mais indigne d’un scientifique sachant bien qu’on ne peut pas tenir un scientifique pour comptable de la manière dont le journal relatera son point de vue, ou de la manière dont les militants s’en empareront] et les politiques ? [Que signifie exactement qu’une théorie est « estampillée par les politiques » ? Qu’elle correspond aux faits enseignés par l’Education Nationale ?] A partir des années 1980, un groupe de scientifiques a défendu l’idée que l’augmentation de la teneur en gaz carbonique dans l’atmosphère allait conduire à un réchauffement généralisé du climat de la Terre [cette « théorie » est bien plus ancienne : dès la fin du 19è siècle, un scientifique chevronné a calculé qu’un doublement du CO2 dans l’air engendrerait un réchauffement de 4°C environ de la moyenne planétaire], à partir d’un mécanisme physique bien connu, l’effet de serre. C’est-à-dire l’absorption par certaines molécules, dont le CO2, mais aussi l’eau et le méthane, des rayons infrarouges émis par la Terre chauffée par le Soleil.
Ce groupe de scientifiques s’est organisé à l’échelon international sous l’égide des Nations unies [et de l’Organisation Météorologique Mondiale : il s’agit du GIEC] pour rédiger des rapports officiels [en matière de science, puisque c’est de cela qu’il s’agit, il n’existe pas de rapports « officiels » (pas plus qu’il n’existe de théorie « officielle ») qui refléterait le point de vue d’un corps constitué, d’un pays, ou d’un groupe d’intérêt. Le GIEC fait des rapports, dont la finalité et le mode d’élaboration sont précisés sur cette page, et là aussi Allègre est d’une mauvaise foi remarquable, puisqu’il sait très bien comment fonctionne le système] et promouvoir la recherche en climatologie [Voilà un mensonge bien gras et bien dodu : comme chacun pourra le constater en allant visiter son site, le rôle du GIEC n’est absolument pas de promouvoir la recherche, mais d’en faire connaître les résultats]. Sous-jacente à cette démarche, l’idée que l’homme est coupable [coupable de quoi ? Où sont les scientifiques qui, dans leurs articles, utilisent le mot « coupable » ? Pourquoi cet amalgame entre la science et, cette fois-ci, les militants, exactement comme le fait Crichton ?] et que nous courons à la catastrophe planétaire [rien dans le rapport du GIEC ne ressemble de près ou de loin au terme de « catastrophe planétaire ». Il y a donc lieu de ne pas confondre « mauvaise science » et « mauvaise compréhension de la bonne science »]. Aujourd’hui, la climatologie est devenue une science à la mode, et ses budgets de recherche ont été multipliés par des facteurs importants (sans doute presque 10 aux Etats-Unis).[Sachant que la climatologie n’est pas une discipline scientifique en tant que telle, que compte-t-on – ou que compte Allègre – exactement ? Les budgets de quels labos ? De quels programmes ?] Du point de vue médiatique et politique, cette théorie est devenue pour certains une certitude, une vérité incontestable [Quelle théorie ? Le fait que plus de gaz à effet de serre augmente la température moyenne de la planète ? Heureusement que le monde politique accepte ce fait comme une vérité incontestable, puisqu’elle l’est ! (accessoirement on doit le premier énoncé de cette réalité à Fourrier, il y a quasiment 2 siècles…. Ce qui ne signifie pas que le seuil de danger soit facile à définir ni franchi dès que la température prend 0,01 °C, ce qui serait nécessaire pour passer automatiquement de « réchauffement » à « catastrophe »].
L’idée de réunir des experts pour connaître l’état de la science et permettre ensuite aux politiques de décider paraît logique. Malheureusement, lorsqu’on se trouve dans un domaine où la science est en pleine évolution, où les découvertes se succèdent, où rien n’est simple, les interprétations sont variées, et variables [Cela est parfaitement vrai, mais ne constitue pas un argument pour invalider le rapport du GIEC, qui résume le « dossier scientifique » avec toutes ses nuances. Si « la vérité » tenait en 3 lignes carrées et sans incertitude, je ne pense pas que les scientifiques concernés passeraient des années à pondre un rapport de 800 pages, que soit dit en passant l’immense majorité des lecteurs de cette page n’aura pas plus lu que les journalistes, économistes, ou politiques qui en disent du mal !!]. La « vérité » scientifique – si tant est que cette expression ait un sens – ne s’établit que petit à petit, disons après une génération [Tiens, ici la vérité n’est plus « officielle » mais « scientifique » 🙂 ?]. La science est un processus de démocratie différée ! [La science n’a rien de démocratique : le citoyen (et le journaliste) n’a aucune légitimité à s’inviter dans le débat qui concerne l’établissement des faits scientifiques (et moi non plus, ce que je rappelle là). Le débat citoyen n’a pas de raison de porter sur la définition des faits scientifiques, mais par contre il a toute sa légitimité sur la conduite à tenir face au problème. Mais débattre de la conduite à tenir face au problème ne signifie pas que la contestation du dossier soit une option ouverte à tous !] Or, aujourd’hui, on assiste à la mise en place d’un consensus s’appliquant à tout, à tous, et tout de suite ! [Quel consensus exactement ?]
Tous les quatre ans, un premier panel international de scientifiques réalise un premier rapport. [Il faut préciser que 4 ans, c’est le temps qui est mis pour faire le rapport du début à la fin. Il ne s’agit donc pas d’un exercice fait à la petite semaine en 2 mois, avec une périodicité de 4 ans. Et le « panel » rassemble des centaines de spécialistes des diverses disciplines concernées, qui ne sont pas nées avec le souci de préserver notre biosphère] Celui-ci est transmis à un second panel composé de représentants des gouvernements (certains sont scientifiques, d’autres non) qui établit le consensus sur un scénario. [Quel scénario ???] Le premier rapport, très volumineux, contient des points de vue assez nuancés, mais il n’est guère lu. [Exact. Ce rapport est celui-ci] C’est le second rapport, plus court, plus politique, plus affirmatif, qui devient de fait la vérité officielle [Cette phrase est un bijou d’ambiguïté. Passons outre qu’une nouvelle fois est utilisé le terme « vérité officielle » sans que cette expression ait été définie. Mais surtout, à travers cette affirmation, Allègre sous-entend d’une part qu’un point de vue politique est nécessairement illégitime, ce qui pour un ancien ministre ne manque pas de sel, et d’autre part que les scientifiques sont coupables d’avoir un public qui manque de temps pour lire les rapports complets, ce qui les oblige à faire des résumés pour décideurs nécessairement un peu réducteurs, mais bien sûr pas grossièrement faux pour autant. Est-ce vraiment de leur faute ?]. On imagine les effets de la même procédure appliquée aux OGM ou aux cellules souches ! [Imaginer quoi, très exactement ?]
Cette manière de faire ressemble à celle qui eut lieu autrefois dans certains régimes et qu’on ne veut pas revoir dans le monde libre. [Si « la manière de faire » est de rédiger un rapport d’évaluation à mille ou deux mille mains, suivi d’un résumé, je ne vois pas bien en quoi ce serait « incompatible avec le monde libre« . Peut-on savoir ce qui serait « compatible avec le monde libre » ? Laisser Allègre décider tout seul, dans une tribune dans le journal, où est la bonne science, hors de tout débat approfondi avec ses collègues, débat qu’il a pourtant le culot de réclamer un peu plus bas dans sa tribune ?] L’épisode actuel n’est qu’une petite manifestation de cette pratique de dictature intellectuelle. [C’est sûr que la volonté d’imposer son point de vue, chose qualifiée ici de « dictature intellectuelle », même quand le point de vue est que 2 et 2 font 4, est un comportement parfaitement étranger à notre ancien ministre, qui jamais, au grand jamais, n’aurait fait une chose pareille ! Heureusement que le ridicule ne tue pas…]
On nous dit que 99 % des scientifiques sont d’accord ! [Qui est « on » ? Par ailleurs, 99% des scientifiques sont « d’accord » – ou pas d’accord – sur quoi exactement, quand ils ont fait un rapport de 800 pages ? Allègre fait ici ce qui vaudrait un zéro pointé à n’importe lequel de ses ex-étudiants : contester un fait qui n’a pas seulement été défini…] C’est faux. [C’est effectivement faux. Car ce n’est pas 99%, mais 100% des scientifiques qui sont d’accord sur le fait que les gaz à effet de serre ont des raies d’absorption dans l’infrarouge terrestre, c’est 100% des scientifiques qui sont d’accord sur le fait que la concentration atmosphérique du CO2 croit rapidement, c’est encore 100% des personnes ayant fait des maths qui peuvent affirmer que l’utilisation du pétrole, du gaz et du charbon finira par baisser un jour….] Quatre-vingts scientifiques canadiens, dont beaucoup de spécialistes du climat, ont écrit au premier ministre pour le mettre en garde contre le prétendu consensus [Qui sont-ils ? Quelle est leur spécialité ? Qu’ont-ils publié ? Quel « consensus » justifie une mise en garde ? etc… encore le royaume des affirmations vagues, donc commodes]. En France, des scientifiques et ingénieurs m’écrivent pour dire que, mettant en doute la vérité officielle, ils ont été empêchés de s’exprimer [Idem : qui, possédant quelles qualifications, a été empêché, quand exactement, par qui exactement, de s’exprimer où exactement, et alors qu’il allait dire quoi exactement ? Si je souhaite publier demain un article sur la mort des chauve-souris dans une revue scientifique en expliquant qu’elles sont normalement immortelles mais finissent toutes par mourir d’indigestion en mangeant de la crème caramel qui traîne sur les fenêtres, c’est à bon droit que « on » m’empêchera de faire paraître mon article ! (en l’espèce « on » sera le comité de rédaction de la revue, m’expliquant que les relecteurs de mon texte, qui sont eux des experts des chauve-souris, y ont détecté des erreurs en pagaille, ou une absence de données probantes, etc)]. Enfin, l’article publié dans le Wall Street Journal du 12 avril, « Climat de peur », écrit par l’un des plus grands météorologues mondiaux, professeur au MIT, Richard Lindzen [Lindzen est cité dans cette autre revue critique d’un article, et l’article du Wall Street Journal mentionné – que j’ai lu – ne me conduit pas à changer une virgule à ce que j’avais écrit au moment de cet article du Point], raconte comment des scientifiques de talent ont perdu leur poste pour avoir contesté la vérité officielle, et comment d’autres ont perdu leurs moyens de recherche [Il y a des dizaines de raisons pour lesquelles on peut perdre un poste ou un budget. En particulier, un scientifique qui s’entête à poursuivre des travaux basés sur un postulat invalide – par exemple quelqu’un qui baserait ses travaux sur le fait que la terre est plate – finit généralement par avoir moins de budgets, exactement comme un constructeur qui aime construire sur des terrains qui s’éboulent, parce qu’il ignore le « consensus » sur ce qui fait la solidité d’un terrain – finit par ne plus avoir de maisons à construire. Où est le complot là-dedans ?]. Il ne parle pas de la campagne de calomnie que l’on a orchestrée pour le salir [Qui est « on » ? Que signifie « salir » exactement ?], l’accusant d’être à la solde des compagnies pétrolières, ce qui est infâme ! [l’infamie s’applique à d’autres scientifiques, ou à des gens qui n’ont rien à voir dans la définition du problème, ce qui est un autre débat ? Accessoirement, si « à la solde de » signifie « payé par », il faut savoir que cela n’est pas rare aux USA, et il semble même qu’Exxon a fait tout ce qu’elle pouvait pour financer des travaux qui auraient mis en évidence le fait que l’influence humaine sur le climat n’était pas significative. Le fait que ces travaux n’aient pas débouché est au contraire un élément de plus montrant que le problème est sérieux].
Heureusement, en France, on n’en est pas encore là ! Alors pourquoi ces réactions violentes [réactions violentes de qui ? Pour ce qui concerne ses collègues, généralement des gens bien plus mesurés que lui, Allègre ne confond-il pas « ne pas être d’accord avec lui » et « avoir une réaction violente » ? Quant aux personnes en dehors de la communauté scientifique qui auraient des « réactions violentes » (par exemple dans le monde politique, auquel appartient aussi Allègre), ce n’est pas exactement de la responsabilité des scientifiques s’il y en a !] face à mes doutes et mes questions ? [Quand le doute consiste à traiter les recherches de ses collègues de « fantasme écologique », ce que j’ai personnellement entendu au cours du colloque Innovact à Reims en 2002 (soyons précis !), quand le doute consiste à éructer dans l’Express où les personnes implicitement visées n’ont pas le moyen de répondre de la même manière, quand le doute consiste à traiter implicitement quelques centaines de physiciens et chimistes du CNRS de vendus et d’incompétents, il me semble que l’on est mal venu de voir – enfin ! – ses « collègues » finir par perdre patience…] Ces mêmes attaques que la médecine développait contre le chimiste Pasteur, ou que les géologues développaient contre le climatologue Wegener ! [Bigre, Allègre serait un Pasteur en puissance ! Je sais bien que la modestie est rarement une qualité qui paye en politique, mais là c’est peut-être pousser le bouchon un peu loin, non ? Plus sérieusement, s’il suffisait d’être un temps seul contre tous pour avoir raison, ça ferait une sacré quantité de génies sur Terre….]
La raison de tout ce tintamarre est la peur. Car plus les recherches climatologiques avancent, plus la vérité officielle apparaît fragile. [Bis : qu’est-ce que la « vérité officielle » ? Par ailleurs, cette affirmation contredit très exactement le ton général qui se dégage des publications scientifiques que tout le monde peut consulter] L’eau est le principal agent de l’effet de serre, 80 fois plus abondant que le CO2 dans l’atmosphère [Cela est parfaitement exact, et connu depuis plus d’un siècle. Mais cela n’est en rien contradictoire avec le fait que l’homme est en train de devenir le principal facteur de changement climatique à l’échelle du siècle. En supposant que ses collègues ignorent délibérément un fait connu depuis 150 ans, Allègre les prend vraiment – et le lecteur par la même occasion – pour des c…], or on arrive difficilement à modéliser le cycle de l’eau, notamment parce qu’il est difficile de modéliser les nuages, de déterminer la proportion de cirrus (qui contribuent à réchauffer) et celle de stratus (qui refroidissent). [Ce sont précisément ceux qu’Allègre tente de discréditer par ailleurs – les physiciens de l’atmosphère – qui ont conclu que les cirrus réchauffent et les stratus – et cumulus – refroidissent. Alors, ils ont tort ou raison ? Ce sont des gens crédibles ou des comploteurs sans scrupules ? Il faudrait savoir ! Et le fait qu’il subsiste une incertitude sur l’effet ne signifie pas que personne n’a aucune idée de ce qui va se passer] Le rôle des poussières naturelles, industrielles et agricoles est également mal compris, notamment dans la nucléation des nuages. [Ici aussi, « mal compris » ne signifie pas que personne n’est capable de comprendre quoi que ce soit, mais simplement qu’il reste des questions non résolues, qui ne remettent pas en cause les conclusions fortes. Le rapport du GIEC n’élude absolument pas ces incertitudes et les rappelle fréquemment à l’attention du lecteur : je rappelle que s’il fait 800 pages, c’est qu’il y a quelques bonnes raisons…] De la même façon, on constate que les teneurs en composés soufrés dans l’atmosphère ont décru depuis trente ans, mais on connaît mal leur rôle, alors qu’ils sont des agents potentiels de refroidissement [Cela est parfaitement évoqué dans le rapport du GIEC]. Il apparaît aussi que le rôle du Soleil a été sous-estimé. [par qui ? Comment affirmer cela quand aucun article publié dans une revue scientifique et non démenti très peu de temps après ne vient à l’appui de cette conclusion ?] Sans parler des effets possibles du rayonnement cosmique galactique, comme viennent de le proposer, avec expériences à l’appui, des scientifiques danois. [Qui sont ces mystérieux « scientifiques danois » et leurs travaux, non cités donc invérifiables ? Des noms ! J’espère que ce ne sont pas les mêmes que ceux qui avaient été invoqués par Yves Lenoir, car ces danois-là, après avoir émis cette hypothèse (d’influence du rayonnement cosmique sur la nucléation des nuages), ont écrit dans un deuxième temps qu’ils n’avaient pas le moindre moyen de la vérifier…]
Mon collègue Le Treut lui-même soulignait dans son discours devant les cinq Académies (Le Monde du 25 octobre) combien les modèles étaient entachés d’incertitudes [Je suis sûr qu’Hervé Le Treut acceptera à sa juste valeur l’hommage de se faire appeler « collègue » par un Allègre qui par ailleurs passe son temps à dire implicitement que Le Treut est un menteur et un terroriste intellectuel ! Car c’est bien de physiciens comme Le Treut dont il s’agit dans tout ce qui précède… enfin notons surtout qu’Hervé Le Treut a toujours dit que les modèles avaient des incertitudes, mais que ces dernières ne gênaient en rien les conclusions fortes. Suis-je incapable de rien dire sur la valeur d’une maison au motif que je peux me tromper de 10% sur son prix ?]. Ce qui est positif dans tout cela, c’est que l’Académie des sciences va organiser un débat contradictoire sur le sujet. [Je ne suis pas sûr que ce sera positif pour les visions d’Allègre, mais passons] Pour la première fois, il sera possible de comparer les opinions des uns et des autres. [Il y en a qui n’ont peur de rien, je vous jure… La communauté scientifique ignorerait le débat, alors qu’un chercheur passe son temps à douter et à soumettre ses idées à d’autres ? Elle serait « dictatoriale », alors que des sections entières de journaux scientifiques sont consacrées à l’accueil de ces débats ? Il y aurait un débat « pour la première fois », alors que l’élaboration d’un rapport du GIEC n’est qu’un immense débat de plusieurs années entre des milliers de personnes ? Allègre sait fort bien tout cela pour y avoir participé (à ces débats entre scientifiques) à l’époque où il faisait de la science et pas le pitre. C’est son droit de faire le pitre, mais de grâce, quand il tient ce rôle, que l’on n’accorde pas le moindre crédit à ce qu’il dit !] Ce débat entre scientifiques, et devant les autres membres de l’Académie, permettra dans la sérénité d’établir non pas la vérité, mais l’état des lieux. [Chapeau, M. Allègre ! Car à nouveau vous savez fort bien que ce débat serein entre scientifiques, c’est très exactement dans les revues scientifiques et le rapport du GIEC qu’il prend place. Mais faire celui qui l’ignore alors que vous avez baigné dedans pendant toute votre vie, et mieux encore le faire croire au lecteur, ça c’est fort !] Ensuite, publication à l’appui, chacun pourra juger. [A nouveau, Allègre prend ses lecteurs pour des andouilles. Si ces derniers connaissaient les procédures de débat habituelles dans le milieu scientifique, tout ce qu’il obtiendrait en retour du lectorat du Monde serait un énorme éclat de rire….]
J’ai connu des combats semblables lorsque, avec quelques collègues, je défendais la théorie de la tectonique des plaques, en France, au début des années 1970, face à une communauté scientifique majoritairement hostile [la science, c’est comme les scouts : incompris un jour, incompris toujours ! Malheureusement, cela ne fonctionne pas de la sorte. Une thèse se défend sur la base d’arguments au cas par cas, et non sur la foi de ses exploits passés.]. Je fus calomnié, accusé par certains [qui est « certains » ?] d’être un agent de la CIA chargé de propager une théorie américaine d’autant plus qu’en même temps j’incitais les Français à publier en anglais dans les revues internationales ! [Et alors ? Où est la moindre valeur probante, dans cette affirmation, que les auteurs du rapport du GIEC racontent des bêtises ?] Plus tard, j’ai défendu le rôle indispensable des observatoires volcanologiques pour prévoir les éruptions, plutôt que le secours des « gourous ». J’ai mené d’autres combats dans ma spécialité, souvent seul ou presque, critiqué un jour, honoré dix ans après. [Critiqué par qui ? Et si nous faisons référence au passé, autant que ce soit complet : il y a presque 20 ans, Allègre a écrit, dans un ouvrage intitulé « 12 clés pour la Géologie » (Belin, 1987, réédité en 1999 mais je ne sais pas si le passage suivant est resté…) : « [l’augmentation de la quantité de gaz carbonique dans l’atmosphère] est autrement plus important[e] que le danger nucléaire. La concentration en gaz carbonique augmente dans l’atmosphère, et, par ce que l’on appelle l’effet de serre, la température du globe augmente lentement. (…) Le problème est extrêmement important scientifiquement et nous devrions prendre des mesures rapidement. (…) la source du gaz carbonique est la combustion des combustibles fossiles. (…)« . Il ajoutait même : « Nous devons prendre conscience que nous n’avons qu’une planète et qu’il faut la protéger et la garder« . Question : c’est uniquement le goût de la solitude qui l’a poussé à penser, quelques années après, l’exact inverse de ce qu’il disait à la fin des années 80 ? A cette époque là, il était encore tellement jeune qu’il était aveugle à l’évidence criante du complot qu’il dénonce aujourd’hui ?] J’ai donc une certaine habitude de lutter contre les majorités et de m’opposer aux « consensus », et je sais qu’historiquement la science n’a fait de grand progrès qu’à travers de grands débats [encore un superbe amalgame : si je suis à l’origine d’un grand débat, alors je fais faire de grands progrès ! Tant qu’à dire aujourd’hui le contraire de ce qu’il disait il y a 20 ans pour engendrer de « grands débats », pourquoi ne pas nier la rotondité de la terre ou la tectonique des plaques, aussi ?]. Je sais aussi que je peux avoir tort, et je n’aurai dans ce cas aucune peine à changer d’avis [Si cela permet de conserver une place en première page du Monde, je n’ai aucun doute là-dessus moi non plus !], mais je suis sûr que le doute est par essence porteur de progrès.
Mais que personne ne se méprenne, je ne suis nullement un défenseur du productivisme [Sachant que le PS – parti d’appartenance d’Allègre – est, pour ce qui le concerne, plutôt un ardent défenseur du productivisme, nous ferons donc crédit une fois de plus à l’homme de son « indépendance de pensée » !!]. Je sais que l’homme malmène la planète, je sais que l’eau est un problème, que le CO2 acidifie l’océan, que la biodiversité est menacée, qu’il faut modifier nos pratiques, économiser la planète, respecter la Nature [Comprenne qui pourra…]. Je dis, simplement, ne nous trompons pas de combat et prenons les mesures appropriées. [Comme par exemple dénigrer ses « confrères » sur la place publique ?]
Je revendique haut et fort l’écologie réparatrice [Quesseca ? De quelle écologie s’agit-il ? De l’écologie comme discipline scientifique, qui s’occupe du fonctionnement des écosystèmes ? A ce titre, ni elle ne répare, ni elle ne dénonce, du reste, mais elle décrit. Et si il s’agit de l’écologie politique, alors nous ne parlons plus de science, et donc cela ne concerne plus la validité du dossier scientifique sur le changement climatique] par opposition à l’écologie dénonciatrice. [Qui dénonce quoi exactement ? Parle-t-on encore de science, ici, ou de militantisme – éventuellement politique ? S’il s’agit de militantisme, c’est le droit le plus strict d’Allègre de ne pas aimer cela, mais cela ne conduit pas à invalider le dossier scientifique de ce seul fait !] Pour pratiquer la première, il faut séparer les problèmes et les résoudre un à un. Comme on l’a fait pour le plomb dans l’atmosphère, les chlorofluorocarbones pour la couche d’ozone, les composés soufrés pour les pluies acides, etc. [Et pour le changement climatique, on traite, ou on ne traite pas ? Si ce n’est pas un problème, quel besoin de le « séparer » pour le traiter ? ] Dans l’écologie dénonciatrice, on mélange tout : le réchauffement climatique, la biodiversité, la pollution des villes, la population mondiale, l’assèchement de la mer d’Aral, etc. [Allègre a parfaitement raison de dénoncer la tendance à l’amalgame de certains militants, mais cela ne concerne en rien la science, qui ne peut être tenue pour responsable des exagérations éventuelles de ceux qui l’invoquent. Par ailleurs, sur ce point précis, il se trouve que le réchauffement climatique a ou aura un effet sur la biodiversité et sur la pollution des villes, peut devenir un facteur limitant de la population mondiale ; et un changement du régime des pluies peut aussi avoir un effet sur la Mer d’Aral. La science aurait l’interdiction de faire le lien entre des problèmes s’il est pourtant avéré, à travers l’observation des faits, ou à partir d’hypothèses plausibles, qu’il existe ou peut exister ?] Avec comme résultat de susciter la peur… et de ne finalement rien résoudre, écrasé par l’immensité des défis. [Si le changement climatique n’est pas un souci, ce qui était la thèse d’Allègre jusqu’à maintenant, je ne vois pas en quoi ne pas le résoudre poserait le moindre problème. Et s’il en est un, est-ce illégitime d’en avoir peur ?]
Je revendique le droit de dire que j’émets des doutes sur le fait que le gaz carbonique est le principal responsable du changement climatique. [De quel changement parle-t-on ? D’un changement passé, ou d’un changement à venir ? S’il est passé, nous parlons de celui du 20è siècle, ou d’un changement ayant pris place au fil des millions d’années au cours de l’ère tertiaire ? Si nous parlons de la hausse de la moyenne planétaire – avérée – qui a pris place au 20è siècle, aucun scientifique impliqué dans le dossier du changement climatique n’a jamais prétendu le moins du monde qu’il n’y aurait que le gaz carbonique de concerné dans cette histoire. Par contre, aucun physicien – et en particulier pas Allègre, qui n’a jamais rien publié sur la question du climat dans une revue scientifique à comité de lecture, ce qu’il est pourtant tout à fait en droit de faire, et qu’il a du reste fait dans sa spécialité – ne sait expliquer l’essentiel de l’élévation de température de la deuxième moitié du 20è siècle sans faire intervenir l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère. En ce qui concerne le 21è siècle, tous ceux qui ont étudié le dossier depuis un siècle (voire même un siècle et demi !) s’accordent sur le fait que le surplus de CO2 que nous avons déjà mis dans l’atmosphère va se traduire par une élévation de température globale, ce qu’Allègre lui-même écrivait en 1987 soit dit en passant (voir plus haut). Là encore, Allègre a de la chance que le lecteur moyen du Monde ne connaisse pas le dossier] Horreur, au pays de Descartes, je revendique le droit au doute ! [douter n’est pas accuser, M. Allègre…. Au pays de Molière, peut-on utiliser le français à bon escient ?].
Finissons cette critique par quelques remarques :
- Si Allègre a effectivement participé aux recherches exposées dans les articles qu’il a signés comme scientifique, et s’il a effectivement eu un doctorat en physique, il ne peut pas croire une seule seconde aux inepties qu’il écrit. Un physicien ne peut pas délibérément confondre une valeur isolée et une moyenne, comme il le fait en indiquant qu’un mois d’août pas très chaud en France « prouve » qu’il n’y a pas de réchauffement climatique (ce qui est équivalent à soutenir que la baisse de la note de l’élève Dupont « prouve » que la moyenne d’une classe a baissé),
- La raison de sa charge contre le changement climatique est donc à rechercher ailleurs que dans la conviction qu’il a scientifiquement raison, sachant, encore une fois, qu’à la fin des années 80 il disait très exactement le contraire de tout ce qu’il dit aujourd’hui, et alors que le dossier scientifique était bien moins solide. Goût de la provocation, ici comme ailleurs, qui le pousse à s’afficher d’abord et à réfléchir ensuite ? Réaction vexée d’un patron de labo (Allègre a dirigé l’Institut de Physique du Globe à Jussieu), chercheur titré (il est membre de l’Académie des Sciences et titulaire de la médaille d’or du CNRS), qui voit ses collègues des laboratoires d’à côté récolter « sans efforts » les honneurs de la presse, lui qui fait tant pour y avoir droit ? Voilà un intéressant… sujet de recherche !