GIEC, Climate Change 2001, The Scientific Basis, éditions Cambridge University Press, 2001
(850 pages, 150€)
Commentaire
Ce gros pavé constitue l’un des rapports d’expertise publiés par le GIEC en 2001. Il s’agit d’un ouvrage collectif en anglais, dont la seule ambition est de présenter une synthèse des publications déjà effectuées dans des revues scientifiques spécialisées et dont les résultats ont un lien avec l’influence de l’homme sur le climat. Les auteurs de ce livre ne font donc pas état de travaux menés spécialement pour l’occasion, mais rapportent une vision de ce que sont les points de consensus et les points de dissensus dans les communautés scientifiques compétentes sur chaque sujet abordé au vu de l’examen des quelques centaines d’articles qui traitent du sujet. Au total, les publications qui ont servi à rédiger cet ouvrage représentent environ 70.000 pages !
La liste des auteurs de cet ouvrage collectif ne comporte pas moins de 600 noms, et la liste des experts ayant formulé des observations quelques centaines de noms.
Son sommaire recouvre, entre autres choses :
- une présentation générale du système climatique et de l’effet de serre naturel,
- les gaz à effet de serre, leur impact climatique, leur chimie atmosphérique, leurs émissions,
- des informations sur le cycle du carbone,
- ce qui est connu sur les variations climatiques du passé,
- une description de ce que sont les simulations numériques à base de modèles,
- une présentation des résultats obtenus par la simulation numérique, et des réserves sur la validité des résultats,
- les techniques utilisées pour détecter un changement climatique.
Il contient, pour peu que l’on sache lire en anglais, une masse considérable d’informations, et surtout présente les nuances et précisions qui sont indispensables pour interpréter correctement les résultats présentés « bruts » dans la presse, comme par exemple les hypothèses avec lesquelles il est simulé une élévation de température de X °C, ou encore les réserves mises à telle ou telle conclusion.
Il s’agit d’un ouvrage extraordinairement riche, très abondamment illustré, qui mais qui n’est pas accessible en dessous d’un niveau minimum de culture scientifique de base que j’estime au deuxième cycle universitaire (une partie est accessible à la fin du premier).
Avec cette réserve de niveau minimum, il n’est cependant pas nécessaire d’être étudiant, chercheur ou universitaire pour tirer profit de cette lecture. Sa consultation sera aussi très riche d’enseignements pour :
- tout ingénieur ou cadre d’entreprise possédant une culture scientifique de base,
- tout enseignant en sciences,
- tout chercheur (en dehors de ceux des disciplines directement concernées, qui ne m’ont pas attendu pour être au courant de son existence !),
L’ouvrage est intégralement accessible sur le site de l’IPCC.
Des rapports identiques ont été réalisés en 2007 et 2013, également accessibles sur le site de l’IPCC, et pourtant il faut savoir que pas un détracteur du GIEC n’a lu ces rapports dans leur intégralité. En général les détracteurs se contentent – dans les bons cas de figure – de lire les « résumés pour décideurs » et « résumés techniques » qui en sont dérivés.